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 [2 Cellune 1080] L'air de malédiction

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Je suis : Ariane Hautiare,
Reine des Trois-Lieux

Ariane Hautiare

Crédits avatar :
KateMaxPaint

État d'Advictâme :
État transcendant

Informations sur le personnage :
3e don : Renfort Immunitaire
4e don : Illusionniste

Inventaire de dés :
➔Dés d'éveillé : 3 [10 max] ➔Passage à la Transcendance : 3 [6 max] ➔Acheter des lancers avec ses points

Reserve de point(s) :
784


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MessageSujet: [2 Cellune 1080] L'air de malédiction   [2 Cellune 1080] L'air de malédiction EmptyDim 26 Jan - 10:47


L'air de malédiction

★ Solo

[2 Cellune 1080] L'air de malédiction Sans_t10

 
Se couvrant le nez et la bouche de son mouchoir de soie, Ariane pressait le pas dans les couloirs du domaine royal. Même si l'accès à certaines parties du château lui étaient refusées, elle entendait bien se rendre auprès de son époux, gisant dans son lit.

Une pneumonie, lui avaient indiqué médecins et chercheurs de l'Académie. Les dégâts étaient sans pareil. Oh, bien sûr, des Advictâmes s'étaient activés pour soigner leur porteur, Ariane faisait partie de ces chanceux que Naâme avait bénis en accordant un troisième don de renfort immunitaire. Mais ce n'était pas encore suffisant. Bien trop nombreux étaient les touchés, et bien trop nombreux étaient les âmes qui étaient rappelées auprès des dieux. La maladie touchait tout le monde, et bien qu'elle avait décidé de ne pas encore parler d'une épidémie touchant tous les Trois-Lieux, il n'en demeurait pas moins que les chiffres augmentaient de jour en jour.

Le palais lui-même était fermé de toutes parts. On avait aménagé la grande salle en infirmerie, où tous les malades étaient confinés et soignés. Toutes les décisions d'urgence avaient été prises rapidement, peu de temps après le retour du roi Darmon, et de son fils Aragon.
Aujourd'hui, on priait Naâme que la pneumonie cesse ce massacre, et on mettait toute confiance en les médecins qui s'affairaient nuits et jours pour entériner la guérison de chacun.

Ariane entra dans le boudoir assombri par les tentures tirées devant les fenêtres. Là, quelques serviteurs s'affairaient à rendre confortable le roi, dont la respiration était rapide mais difficile. D'un regard vers le médecin qui hochait négativement de la tête, elle comprit que malgré la rapidité de réaction dès les premiers symptômes, Darmon ne survivrait pas. Peinée, elle s'installa au bord du lit, et caressa d'une main fraîche le front brûlant de son époux. La fièvre. S'il n'était pas emporté par respiration difficile, alors ce serait à coup sûr la fièvre qui aurait raison de cet homme pourtant fort, le pilier sur lequel elle se reposait depuis tant d'années.

Recrachant des expectorations opaques et jaunâtres, Darmon eut toutes les difficultés du monde à ouvrir les yeux.

Ma femme, je ... je suis ... tellement ... désolé de ... de vous ... de vous affliger ... de la sorte ...


Parler lui était pénible. Manquant de souffle, le moribond ne pouvait prononcer une phrase entière sans prendre de grandes inspirations bruyantes tous les deux ou trois mots. Le voir de la sorte arrachait le cœur de la souveraine.

Shh, mon ami. Ne vous fatiguez pas. Nous aurons tout le temps de converser lorsque vous vous serez remis.


Ariane ne se faisait pas d'illusion, le médecin était catégorique, et elle le croyait fort bien au vu de l'état avancé de Darmon. Les décoctions et remèdes trouvés étaient sans effet sur le roi. Avec affection, elle caressa sa joue avant de lui passer un linge humide sur le visage pour le rafraîchir. Il était désolé, et elle en connaissait bien la raison. Plus tôt, le roi et son fils avaient voyagé jusqu'aux terres de naissance de Darmon. Un voyage plein d'enseignements pour le prince, et de nostalgique pour le roi qui retrouvait les paysages de sa jeunesse. Évidemment, depuis son couronnement, il avait eu maintes fois l'occasion d'y retourner, mais jamais avec autant de libertés qu'il se l'était autorisé cette fois-ci.

Il était rentré il y avait moins d'une semaine, et avait très vite montré une toux persistante et quelques difficultés respiratoires. Très vite, il avait lui-même signalé à son épouse qu'il avait du contracter le virus en se rendant dans un village lacquois fort démuni.

J'ai ... apporté ... le malheur ... ici ... à la ... capitale. Je .... je nous ai ... condamné ...


Ariane secoua vivement et négativement la tête, les yeux humides. Ses râles se faisaient plus rauques et plus lugubres. Il fallait qu'elle se prépare à l'imminence de son trépas.  

Ne dites pas pareille chose, Darmon. Nous en viendrons à bout, de nombreux cas commencent à mieux se porter, ce sera la même chose pour vous, je peux vous l'assurer.


Darmon fut pris d'une puissante toux, longue, couplée de nombreuses expectorations. Respirer lui était insupportable et douloureux. Le voir dans cet état affligeait la reine qui ne souhaitait rien d'autre que de le voir finalement apaisé.

Je me sais ... mourant, Ariane. Je n'ai ... qu'un seul ... regret .... c'est celui ... de n'être ... jamais parvenu à .... à gagner ... votre cœur ... J'aurais aimé ... que vous ... que vous m'aimiez ... de la même .... façon que je ... que je vous ... aimé.


L'émotion gagnait Ariane, qui peinait tant bien que mal à étouffer un sanglot au fond de sa gorge. Oui, Darmon l'avait toujours aimé de la façon dont toutes les femmes souhaiteraient être aimées. Mais malgré les années, et deux fils, jamais elle n'avait ressenti plus fort qu'une sincère affection, davantage proche de l'amitié que de l'amour sincère.

Prenez soin ... de nos fils .... Ariane.


Elle sourit en levant les yeux au ciel.

Évidemment que je prendrai soin d'eux. Je ... je m'assurerai qu'il vous garde dans leurs souvenirs.


Il s'efforça de sourire, avant qu'il ne fut pris à nouveau d'une quinte de toux. Les râles sifflants et rapides de sa respiration s'espacèrent, de plus en plus, avant de finalement se taire. Définitivement.
Les deux ou trois serviteurs présents et collés aux murs de la pièce inclinèrent de la tête, tandis que le médecin, aussi affligé qu'eux, s'agenouilla devant le lit funéraire.
Quant à Ariane, dans un dernier geste tendre, elle déposa ses lèvres contre les siennes, comme elle l'avait maintes fois fait. Puis, dignement, elle se leva et sortit du boudoir.

Darmon n'était pas le seul de la famille à avoir été touché : Aragon qui était parti avec lui était également revenu avec les mêmes symptômes. Se précipitant vers ses appartements, Ariane pria Naâme pour qu'une bonne nouvelle l'attende. Elle avait bon espoir qu'au vu de son âge et de sa constitution, le remède ait fait son effet et que la pneumonie s'en soit allée. Mais lorsqu'elle poussa la porte, serviteurs et médecins présents s'agenouillèrent aussitôt devant elle.

Le prince vient de nous quitter, Majesté. Toutes nos condoléances.


Ariane ne comprenait pas. Elle chercha à capter le regard des médecins, qui s'obstinaient à fixer le sol, pour obtenir des informations sur la condition de son fils. Elle leva les yeux vers son lit, où elle le vit étendu, paisiblement sous les couvertures. Elle s'approcha de lui, avec lenteur, et l'observa. Si tranquille, si beau, si apaisé. Sa peau était encore humide de sueur, ses cheveux collaient à son front, mais malgré tout, elle lui trouvait toujours cette prestance digne d'un roi. Le silence s'était imposé, et la reine contempla ce torse qui ne se levait pas.

Il ... il ne respire pas. Pourquoi il ne respire pas ?


Si les médecins et serviteurs présents ne répondirent pas de suite, sans doute mal à l'aise par la situation, Ariane n'en souleva rien.

Eh bien ... comme je viens de vous le dire, ma reine ... il n'est plus. La pneumonie a eu raison de lui.


Ariane regarda l'homme de ses iris glacés, cherchant encore à comprendre ses mots. Aussi, il crut bon d'apporter une précision plus claire.

Il est mort.


Ses jambes ne supportèrent plus son poids, et elle se sentit défaillir. Tombant près de la tête de lit, elle accusa la nouvelle. Ses employés quittèrent alors la pièce, la laissant seule avec Aragon. A l'abri des regards, Ariane n'y tint plus et hurla sa douleur, s'agrippant au cadavre de son fils aîné.

En fin de journée, quelques servantes et nourrices s'aventurèrent à entrer dans la chambre d'Aragon. L'une d'elle, tenant dans sa main une plus petite d'enfant, avait eu l'idée de donner un peu de baume au cœur de sa majesté en amenant à elle son petit dernier qui, selon toute vraisemblance et sous l'étonnement général, se portait bien, et ne semblait pas avoir le moindre symptôme de la maladie.

Majesté ? Navrée de vous déranger mais nous nous sommes dit que vous auriez aimé avoir des nouvelles du prince Valérian. Sa compagnie vous fera peut-être du bien ?


Ariane était assise dans le lit du prince aîné, et l'avait redressé pour le tenir tout contre elle. Affectueusement, elle lui caressait les cheveux et déposait de tendres baisers sur son front ou son crâne, tout en chantonnant l'une ou l'autre berceuse. A l'interruption des servantes, elle cessa et jeta un regard froid sur le bambin qui, du haut de ses quatre printemps, n'avait pas la moindre idée de ce qu'il se passait autour de lui. Après quoi, elle reprit sa berceuse où elle s'était arrêtée, ne prêtant plus la moindre attention ni à l'enfant, ni aux servantes.

Ce soir-là, elle refusa de se nourrir, ou même de dormir. Elle ne prononça plus le moindre mot, à quiconque, continuant de garder son attention sur le corps de Aragon, qu'elle berçait encore et encore, avec tristesse. Elle n'eut pas la moindre réaction quand on lui dit qu'il était temps qu'on déplace le prince, et resta sourde à toutes les questions et propositions qu'on lui fit durant les deux jours suivants.

Quand elle sortit de la chambre à l'aube du troisième jour, enfin, Ariane avait les yeux gonflés, rougis et avait piètre allure. Ses joues s'étaient finement creusées et elle marchait en traînant des pieds. D'un hochement de tête presque imperceptible, elle consentit à ce qu'on s'occupe dignement d'Aragon.
La nourrice du prince Valérian était également présente, n'ayant jamais cessé d'amener le garçonnet qui réclamait sa mère.

Ma reine, le prince, votre fils, a besoin de vous.

Avait-elle lancé, plein d'espoir.

Mais Ariane ne prêta pas la moindre attention, ni à la femme, ni à l'enfant. S'éloignant peu à peu, on put néanmoins l'entendre marmonner :

J'avais un fils, et il est mort.


 
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