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 [1er ellune 1100] Que Naâme nous vienne en aide... ! [la traque]

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Valérian Hautiare

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➔ porte une chevalière en or blanc sertie d'une émeraude frappée de la grenouille marloise à l'auriculaire gauche
➔ rêveur, bienveillant, tolérant, timide, artiste, manque d'autorité, trop émotif, politicien inavoué, stratège sous-estimé mais surtout apprenti roi
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MessageSujet: [1er ellune 1100] Que Naâme nous vienne en aide... ! [la traque]   [1er ellune 1100] Que Naâme nous vienne en aide... ! [la traque] EmptySam 23 Nov - 22:38

 

Que Naâme nous vienne en aide... !
- la traque -
1er Ellune 1100 - Borderoc et ses allentours

Seul dans les appartements qui lui avaient été alloués au palais ducal de Borderoc, Valérian était en train d'enfiler les vêtements qu'on lui avait fourni. De mauvaise facture, la chemise en chanvre grisâtre grattait aux jointures. Le pantalon de toile bleue était d'une lourdeur terrible, il allait sans doute avoir extrêmement chaud là dedans... Et ne parlons pas du veston en cuir qui avait sans doute été assemblé par une couturière borgne et manchot... ! Mais étonnamment il se sentait extrêmement à l'aise dedans. Même les bottes en cuir racorni légèrement trop petites étaient agréables à porter.

Le jeune prince ressemblait à ce qu'il avait toujours voulu être : une petite gens du peuple.

S'approchant du miroir mis à sa disposition, il scruta son allure. Un coup de mains pour ébouriffer sa chevelure blonde et il passerait totalement inaperçu au milieu d'une foule. Fixant ses propres yeux dans son reflet, il se remémora ses derniers échanges avec sa mère.

Il lui avait été très difficile de reprendre contenance après les remarques acerbes et presque humiliantes de la duchesse du Gavorn. Et la reine sa mère en avait rajouté une couche – après un soubresaut d'espoir lorsqu'elle avait posé sa main sur son épaule. Il avait relevé les yeux à ce moment là – pensant recevoir un encouragement – mais ça n'était qu'une épée de Damoclès de plus au-dessus de sa tête, targuant ses frêles épaules.

Tandis qu'il s'observait dans le miroir, il s'était redressé. Ça n'était ni la première ni la dernière fois que sa mère agissait de la sorte. Mais contrairement à toutes les fois précédentes, elle lui avait confié une tâche. Ou plutôt, avait accepté une demande audacieuse et téméraire de la part de son fils d'ordinaire si timoré et incapable. Et cette petite once de confiance suffisait au jeune prince pour reprendre courage. Car il n'avait absolument aucun doute sur ses capacités à réaliser cette mission. Naâme lui-même lui en avait octroyé la force et le pouvoir.

Inspirant fortement, il bomba le torse puis sorti dans le couloir. Le soleil venait de se lever, il avait demandé à être réveillé une demi-heure avant l'aube et avait pu déjeuner avant de se préparer. D'un pas preste, il rejoignit la cours arrière du château où l'attendait déjà sa garde rapprochée – quatre Lames de Saphir, deux femmes deux hommes, habillés aussi sobrement que lui mais épée au côté – ainsi qu'Odion, le Monsieur Loyal de la reine sa mère. Valérian était content qu'il soit à ses côtés. Il avait une entière confiance en celui qui avait été le frère de lait de feu son frère aîné. Bien loin de le voir comme un frère de substitution – il ne le connaissait pas assez pour cela – il sentait la bienveillance qu'Odion avait à son égard. Et puis, une tête connue le rassurait dans ce groupe constitué de ceux qui semblaient être les pires brutes épaisses des Lames du Gavorn. Valérian frémit à la pensée que ces quatre-là pouvaient être des traîtres et pria Naâme que la Duchesse savait ce qu'elle faisait en les recommandant...

Il fit un bref signe de tête et monta sur le cheval qu'on avait préparé pour lui. Un jeune cheval qui aura assez d'endurance pour la route qu'ils auraient à parcourir mais dont la lignée n'avait rien à voir avec les purs-sangs qu'il côtoyait habituellement... C'était un joli double-poney pie. Valérian lui grattouilla l'encolure pour amorcer leur relation avant de presser les mollets contre ses flancs pour le faire avancer.

Au-delà de ses origines c'était un petit cheval bien dressé et vaillant. Il ne fit aucune incartade sur la route de l'arène de Borderoc – même quand des chiens déboulèrent, courant après un rat dans une rue. Valérian lui flatta de nouveau l'encolure lorsqu'il en fut descendu et fourra même ses doigts – dégantés vu les circonstances – dans ses crins drus pour y puiser de sa force. Il savait que ce qui l'attendait allait lui être très éprouvant...

On lui avait dit que les dernières traces de la renégate avaient été trouvées dans un sanctuaire en périphérie de la ville. Elle y avait tué une Lame et s'était échappée in extremis, personne n'avait compris comment... Mais le jeune prince resta formel : il voulait débuter sa traque par l'arène, là où tout avait commencé... Au-delà du massacre qui y avait été proféré – et qu'il voulait voir de ses propres yeux tant par curiosité malsaine que par nécessité de voir par lui-même s'il y avait des indices qui pourraient être utilisés – il s'intéressait surtout à la pièce où Zaler avait reçu les deux jeunes femmes qu'il avait vu en touchant l'homme : le bureau du responsable de l'arène.

Sans vraiment regarder la pièce une fois à l'intérieur, Valérian se rua avec une frénésie presque enfantine sur l'un des deux fauteuils face au bureau. Posant ses deux mains sur le bois sculpté, il ferma instinctivement les yeux et laissa venir à lui ce qui s'était passé ici quelques jours auparavant.

Deux jeune femmes, l'une porte un masque à l'effigie de leur dieu de vengeance, l'autre est à visage découvert, c'est celle de l’arène. Aucune des deux ne donnent leur nom et Valérian n'est pas certain qu'elles le donneront... Toute deux sont rousses, mais celle au masque porte les cheveux plus longs et d'un roux plus clair. Valérian essaye d'être attentif à son allure, la forme d'un corps peut-être tout autant reconnaissable qu'un visage. Zaler est là aussi, toujours pédant et charismatique, le jeune prince l'envie d'une certaine manière... Ils sont en train d'amorcer les négociations. La rouquine de l'arène, cette Eliana Sarine semble moins prompte que sa comparse à faire confiance à Zaler. Mais ce dernier insiste. Il semble vouloir quelque chose en échange de ce que la femme masquée annoncé : l'extermination des personnes du public de l'arène. (1)

Valérian sursaute, sa vision s'arrête ici. Il est perplexe, il pensait voir plus, ou plus de détails... Tout ce que cet échange confirme est l'implication de Zaler. Mais le prince pense aussi à la deuxième jeune femme, celle qui portait un masque de Kamaâl : il serait peut-être intéressant de la retrouver... Elle pense sans doute être hors de danger, peut-être sera-t-il plus facile de lui mettre la main dessus... Avisant le gradé des lames il lui dicte une rapide missive à l'attention de sa mère, y décrivant la jeune femme et l'invitant à creuser les raisons qui ont fait que Voliark a accepté l'impensable  - au-delà de son indubitable folie des grandeurs.

Le petit bout de parchemin est roulé puis fixé à la patte d'un des dix pigeons qu'ils ont pris la précaution d'emmener avec eux. Le volatile s'élance droit vers le palais ducal mais Valérian ne le regarde déjà plus.

Lentement, de ses bottes de cuirs usées, il foule le sable de l'arène. Certains endroits sont encore maculé de sang, le sable en étant imprégné depuis des générations et pas seulement de celui des innocents massacrés il y a quelques jours... Il s'agenouille d'une jambe, ferme de nouveau les yeux et enfouit une main dans le sable.

L'entrée d'Ariane, l'ouverture du premier combat, la jeune femme dans l'arène... Une main coupée, le majeur levé : présent royal. L'échange verbal qui s'en suit crispe le prince. La violence dans les paroles de la renégate, l'aplomb de sa mère qui lui tient tête, la torpeur du public dont les cœurs battent aussi vite que celui du prince qui pourtant connaît déjà l'issu de ce qu'il est en train de voir...  Quelle folie avait-elle pu s’immiscer dans l'esprit de cette jeune femme pour en arriver à de telles extrémités... ? Le jeune prince ne saisissait pas du tout le but de cette sinistre démarche... Il se redressa, sa mère avait fait emmener la jeune femme hors de la piste et Valérian pressa le pas pour rejoindre la pièce concernée – talonné par ses cinq accompagnateurs qui n'osaient pas l'interrompre. Ce qu'il vit dans cette pièce n'avait pas grand intérêt... Hormis que les assaillants avaient profité de l'absence de la reine pour sonner l'attaque. Mais ce qui s'en suivit eut tout son intérêt. Ariane repartie, la renégate restait entouré de trois gardes. L'un d'eux la poignarda dans le ventre avant que tous trois se fassent massacrer par un groupe de masques qui venaient d'entrer. Valérian ne prêta pas grand intérêt à ce que la renégate pu dire, tout ce qui l'intéressait fut le fait qu'elle avait été emmenée – toujours vivante. (2) Il reprit conscience et sorti de la pièce en prenant le chemin emprunté par ceux qui avaient emmené la jeune femme. Touchant tantôt les murs de pierres, tantôt le sol de sable, il se laissa guider jusqu'à la sortie de l'arène.

Là attendait un attelage d'assez bonne facture avec des chevaux d'allure rapide. La rousse y fut déposée et les chevaux lancés à pleine vitesse en direction du sanctuaire dont on avait parlé au prince. Là s'arrêtaient les visons de l'arène qui avait de l'intérêt pour lui.

Fixant l'horizon, droit et immobile, le prince se demanda un instant s'il devait revenir dans l'arène. Il avait suivi la jeune femme mais n'avait finalement pas vu ce qu'il s'était réellement passé dans l'arène... Y avait-il de l'intérêt... ?

Il sursauta en sentant une main sur son épaule, Odion le regardait, interrogateur.

- Excusez-moi, tout va bien... Nous pouvons reprendre la route, j'ai vu ce que j'avais à voir... Nous pouvons nous rendre au sanctuaire à présent.

Les chevaux furent amené et ils reprirent la route – faisant une rapide halte environ tous les six lieux afin que le prince touche le sol, s'assurant qu'ils étaient dans la bonne direction et que le convois de la renégate n'avait pas fait halte entre temps.

Il ne décela rien qui pu lui faire penser que le convois qui avait amenée la rouquine jusqu’au vieux moulin avait pu prendre un autre chemin que celui qu’ils empruntèrent. Descendant de cheval, Valérian observa la haute et vieille bâtisse dont les rouages entrainés par le vent servaient à moudre du grain. Le jeune prince avait toujours été impressionné par les machines inventée par l’homme – faute lui-même d’être assez doué de ses mains pour inventer ne serait-ce qu’une petite bricole – et dans un certain sens fut tout heureux à l’idée de pénétrer en son sein et voir de plus près les engrenages… Même si le moulin en question ne devait pas avoir servi depuis plusieurs années. Mais il cacha tout de même sa joie, après tout, il était présent ici pour de fastes évènements…

Tout incognito qu’il était, il dut présenter sa chevalière royale pour attester de son droit de passage. En effet, les lieux étaient encore sous la surveillance d’une demi-douzaine de lames de saphir et deux chiens. L’un des leur était mort en ces lieux mais le fait qu’il soit aussi un sanctuaire les avaient incité à monter la garde – au cas où d’autres masque maâlistes se montreraient.

- C’est idiot… murmura Valérian à Odion tout près de lui Ils ne devraient pas se montrer en plein jour mais plutôt rester à couvert s’il veulent en capturer… ajouta-t-il alors qu’il pénétrait dans l’édifice.

S’arrêtant, le prince ne put s’empêcher de lever lentement le nez vers le plafond. Devant lui les rouages et engrenages monumentaux l’assoiffaient de curiosité. Il avait terriblement envie de les actionner, qu’un vent majestueux se lève et souffle la poussière des pales du vieux moulin… Il avait dut rester pantois plusieurs minutes car il fini par sentir le regard taiseux mais appuyé de sieur Odion.

- Hahem, excusez-moi, descendons…

Non sans rougir légèrement, il reprit son chemin vers les galeries souterraines où avait été trouvé la jeune femme – avant qu’elle ne s’échappe de nouveau. Laissant glisser ses doigts sur les pierres, le jeune homme les invitait à lui raconter ce qu’elles avaient vu.

Une immense silhouette, d’abord encapuchonnée puis laissant miroiter à le lueur des torches un immense heaume à l’effigie du dieu destructeur. A ses pieds, la renégate, blessée, tuméfiée. Valérian ne comprend pas tout de suite mais il sent que ce qu’il s’est passé ici a une étrange importance… Il écoute l’échange et se rend compte que la silhouette est une femme. La rousse lui montre un étrange respect, est-elle sa reine… ? La voici intronisée « Porte Flamme », le prince est dubitatif. Valérian comprend soudainement et se sent tout d’un coup unique porteur d’une information capitale. (3)

- La grande prêtresse ! Elle était là ! Odion ! rugit-il presque en cherchant l’homme des yeux, coupant sa vision alors qu’il n’avait pas vu ce qu’il était advenue de la jeune femme Il faut prévenir ma mère ! Je dois pouvoir remonter jusqu’à elle ! Nous pouvons faire tomber les masques maâlistes, Odion !

La joie d’un enfant proclamée par le corps d’un adulte… La dame de Borderoc serait bien courroucée de voir pareil spectacle… Quand bien même il y avait là matière à se réjouir.
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MessageSujet: Re: [1er ellune 1100] Que Naâme nous vienne en aide... ! [la traque]   [1er ellune 1100] Que Naâme nous vienne en aide... ! [la traque] EmptyJeu 28 Nov - 12:31

1er Ellune 1100 - Que Naâme nous vienne en aide


Fidèle et obéissant, Odion avait accompagné le prince Valérian tel qu'il lui avait été ordonné. Le rythme de surveillance était très loin d'être le même car, alors qu'il suivait la reine où qu'elle aille, ses déplacements n'en demeuraient pas moins lents. Valérian était d'un tout autre acabit, et devait redoubler d'une vigilance constante pour suivre le prince qui s'empressait comme un jeune chiot à l'aventure.

Alors que son protégé avait décidé de s'en aller fureter du côté du moulin où des Lames les attendaient déjà, il l'avait regardé s'accroupir pour réitérer ce geste qu'il s'était déjà habitué à accomplir, et avoir une nouvelle vision du passé.
Le prince s'en extirpa brutalement, l'air parfaitement extatique. Odion dut poser ses lourdes mains sur ses épaules pour le calmer, et l'empêcher de repartir dans il-ne-savait-quel autre danger, encore.

- Calmez-vous, Sire. Reprenez vos esprits. Les Masques Maâ .... De quoi parlez-vous, qu'avez-vous ?

Information lancers de dés : Information hors-RP :
Mille Faces incarnera Odion, son homme de main, afin d'escorter le prince, et relayer les informations à la reine Ariane.
Rien à signaler sur le hors-RP
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MessageSujet: Re: [1er ellune 1100] Que Naâme nous vienne en aide... ! [la traque]   [1er ellune 1100] Que Naâme nous vienne en aide... ! [la traque] EmptySam 30 Nov - 1:14

 

Que Naâme nous vienne en aide... !
- la traque -
1er Ellune 1100 - Borderoc et ses allentours

Il se moquait de lui, il ne pouvait pas en être autrement… !

Soudainement hébété – bouche ouverte – le jeune prince fixait Odion une expression mi-figue mi-raisin sur le visage. Mais comment Kamaâl pouvait-il ne pas comprendre ce qu’il était en train de lui dire ?! Qui avait-il de pas clair dans « la grande prêtresse était là ! » ?!

Totalement interdit, Valérian s’extirpa des grandes mains d’un mouvement d’épaule – il fit de même avec sa tête, comme s’il voulait remettre de l’ordre dans ses idées.

- Je vous dit que la grande prêtresse maâliste été ici ! La cheffe des masques était là ! Elle est venue remettre un insigne d’honneur à la renégate qui a mit le feu aux poudres de l’arène… ! la voix d’ordinaire si placide du prince bouillonnait presque de rage en cet instant Et je peux remonter jusqu’à elle, tout comme je le fais pour cette Eliana Sarine ! Il faut prévenir ma mère ! Il est plus important de couper les racines de l’arbre plutôt qu’une seule branche !

Valérian était réellement dans tous ses états. Certes, la capture de celle qui était désormais la « porte flamme » des masques maâlistes était très important – pour qu’il y est un véritable coupable aux yeux du peuple – mais arrêter celle qui tirait toutes les ficelles l’était bien plus. Oui, cette prétendue Eliana Sarine était à l’origine de l’ignominie des arènes, mais la grande prêtresse, elle, était celle qui avait manigancé l’attentat. Et qui en fomentera sans doute bien d’autres…. !

Le jeune prince en était persuadé, il devait abandonner la capture du pion et se concentrer sur la reine…
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MessageSujet: Re: [1er ellune 1100] Que Naâme nous vienne en aide... ! [la traque]   [1er ellune 1100] Que Naâme nous vienne en aide... ! [la traque] EmptyMer 4 Déc - 8:02

1er Ellune 1100 - Que Naâme nous vienne en aide


Odion n'entendait rien à ce que le prince disait. Un insigne d'honneur à la renégate ? Aurait-elle été décorée pour services rendus suite au massacre ? Si tel était le cas, alors la reine avait raison de pourchasser les Masques, et tenir l'entièreté du groupuscule pour responsable.
Si son altesse souhaitait jeter son dévolu sur leur Grande Prêtresse au lieu de cette Eliana Sarine, et la traquer elle, il lui faudrait en référer auprès de la reine, car telle n'était pas leur mission première.  

- Prince, il s'agit là d'une toute autre affaire. Je doute que la reine ait donné son accord pour que vous vous lanciez dans une chasse à la prêtresse ... Vous parlez de démanteler entièrement les Masques par la seule arrestation de leur cheffe, ne craigniez-vous pas que cette entreprise soit trop grande pour vous ? Voyez, nous ne sommes guère nombreux pour vous protéger, s'il vous arrivait malheur ...

Mais à l'air déterminé de Valérian, il comprit que tous les arguments qu'il pourrait trouver pour l'en dissuader seraient aussi efficaces que de pisser dans un violon contre le vent. Soupirant longuement, il se résigna.

- Bien, comme vous voulez. Laissez-moi seulement le temps de faire envoyer une missive à Borderoc, et de tenir informée votre Mère, si vous ne tenez pas à ce que nous soyons tous les deux punis pour cette prise d'initiative ... Mais Sire, ajouta-t-il, et pour cette Sarine : que faisons-nous ?

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MessageSujet: Re: [1er ellune 1100] Que Naâme nous vienne en aide... ! [la traque]   [1er ellune 1100] Que Naâme nous vienne en aide... ! [la traque] EmptyVen 13 Déc - 13:43

 

Que Naâme nous vienne en aide... !
- la traque -
1er Ellune 1100 - Borderoc et ses allentours

Enfin Odion l’entendait. Le jeune prince trépignait comme un gosse qui attendait que l’Arche s’ouvre pour lui. Mais ses paroles furent bien loin des encouragements – ou des félicitations – qu’il en attendait.

Les pieds sur terre, le bras droit de la reine y ramena aussi le prince. Affichant plusieurs mimiques en quelque secondes, il passa de l’euphorie à une joie plus contenue, la déception, la colère aussi et finalement, la résignation. Mais la résignation sage et réfléchie, pas celle que l’on se force à adopter à contre cœur.

- Non, c’est vous qui avez raison. il ne put tout de même pas s’empêcher de soupirer de frustration Poursuivre la grande prêtresse est une trop grand entreprise pour le moment. Il nous faut plus d’homme, plus d’organisation. Il ne faut pas se lancer à l’aveuglette, Naâme m’a certes pourvu d’un don très utile, je ne pense pas qu’il sera aussi évident qu’il n’y parait que de capturer la reine maâliste… baissant les yeux, il scruta de nouveau les lieux Contentons-nous d’abord de la renégate, le peuple a le droit d’avoir un responsable, même si elle n’est qu’un grain de sable dans leur organisation, elle a été la première pierre au massacre. et sans rien ajouter de plus, il reposa sa main sur les pierres froides pour reprendre sa vision où il l’avait laissée

Ce qu’il se passa de plus avec la grande prêtresse n’était pas très intéressant pour leur enquête. Elle était repartie, laissant la « porte flamme » blessée à l’article de la mort – avec la recommandation de trépasser par les flammes de Kamaâl. Mais la renégate ne mourut pas. Tout du moins pas les jours qui suivirent. Valérian toucha plusieurs pans de murs pour provoquer différents visions avant qu’un nouvel évènement ne lui semble intéressant.

Un homme avait pénétré le sanctuaire et trouvé la jeune femme. Le pauvre fou avait décidé de la soignée malgré les mises en garde prononcées par la rouquine. Il lui donna son nom… Puis elle lui donna le sien.
(1)

- Odion… ! s’exclama-t-il, sortant brusquement se sa vision Son nom ! J’ai son vrai nom ! Elle se nomme Skadi ! Skadi la porte flamme ! exultait-il Et il y avait un homme ! Il l’a soignée, grand, le cheveux argenté, environ 30 ans, il semblait dire porter des charges lourdes dans son travail, son nom est Avalon… ! Je ne pense pas qu’il soit un partisan, il semblerait qu’il était là par hasard, mais je pense qu’il serait tout de même utile de le retrouver… Il faut en informer ma mère, elle décidera.

Il n’attendit pas de réponse, Naâme avait d’autre choses à lui montrer de ce qui avait put se passer dans ces souterrains.

Une patrouille de Lames de Saphir, Valérian les vit prendre en chasse Skadi et Avalon qui avaient fuit par un couloir. Entrant et sortant de ses visions, il se mit à son tour à suivre ce même couloir, ses doigts frôlant la pierre froide. Il eut un haut le cœur alors qu’il assista à l’assassinat du patrouilleur par la main hérétique. Sa course s’arrêta face à un rocher et Valérian reprit totalement conscience. (1)

- Ce rocher, c’est un passage secret vers la sortie, aidez-moi à le pousser…. !

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(1) Passages inspirés du RP Mauvaise pioche avec @Skadi Meyelfeïn et @Avalon Sélac
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MessageSujet: Re: [1er ellune 1100] Que Naâme nous vienne en aide... ! [la traque]   [1er ellune 1100] Que Naâme nous vienne en aide... ! [la traque] EmptyLun 16 Déc - 14:04

1er Ellune 1100 - Que Naâme nous vienne en aide


Odion était quelque part soulagé que le prince entende ce qu'il venait de lui dire avec, il l'espérait, sagesse. Après tout, après tant d'années au service de sa Majesté, il avait ce luxe de pouvoir anticiper ses réactions, ou ses comportements. Et certainement, elle n'allait pas apprécier ce revirement de situation si Valérian s'obstinait à pourchasser la Grande Prêtresse. L'homme de main royal hocha de la tête, non sans fierté, à la brillante analyse du prince - bien qu'il lui ait grandement mis sur la voie.

Il ordonna aux gardes qui les accompagnait de veiller sur lui, le temps qu'il envoie cette fameuse missive à la reine restée à Borderoc. Il ne mit pas longtemps, seulement le temps de s'éloigner de rédiger quelques mots sur un papier. La reine Ariane n'allait pas apprécier son écriture bâclée mais son Altesse ne lui laissait pas vraiment d'autres choix que de se presser. Il referma grossièrement et s'apprêtait à la confier au responsable des pigeons qu'ils avaient amenés avec eux quand il fut vite alerté par Valérian qui appela son nom. Après avoir accouru, main sur la garde de son épée, il était revenu fissa auprès de lui, et pu se soulager en constatant qu'il ne s'agissait que d'une toute nouvelle vision.

Eliana Sarine. Comme attendu, ce n'était qu'un nom d'emprunt. Ou mensonge éhonté de ce Voliark Zaler, il ne portait pas autant crédit à ces racontars que la reine, ou la duchesse. Quoi qu'il en fut maintenant, la vérité éclatait au grand jour grâce au don du prince. Skadi. Plus d'un chien s'appelant « Picard », cela ne les aidait pas beaucoup, mais une fois rapportée à Borderoc, les Lames pourront modifier les avis de recherche, en enquêtant sur ce prénom.

Un homme, disait-il ? Là par hasard ou non, il s'était rendu coupable à l'instant même où il lui avait apporté assistance... Avalon. Peut-être était-ce également une piste à envisager, et à remonter. En retrouvant cet homme, et en l'interrogeant, peut-être obtiendraient-ils de nouveaux indices.

L'exaltation du prince semblait avoir occulté ces précieuses informations : maintenant, il semblait bien qu'il préférait écouter son envie et besoin d'aventure pour se perdre dans des tunnels et passages secrets, faisant fi de sa propre sécurité.
Odion soupira.

- Sire, la missive ...

Le responsable des oiseaux l'avait suivi jusque là, et attendait patiemment de recevoir la confirmation d'envoi du message. Mais Valérian semblait ne rien vouloir entendre.

- Restez-là et attendez notre retour avant de lancer le volatile ... , ordonna-t-il.

Il s'avança près du rocher, et apposa ses paumes contre la pierre, et d'un regard vers le prince, ils poussèrent tout deux le roc dans le même sens.  

- Prince, loin de moi l'idée de jouer les rabats-joie, je sais que cette petite aventure vous émoustille comme jamais, mais ne perdez pas de vue ce qui est important. Le véritable nom de cette traîtresse doit être rapportée à Borderoc, afin que les Lames puissent mener efficacement les interrogatoires en ville.

Constatant de l'étroitesse du passage, il espéra sincèrement que le prince n'allait pas s'y engouffrer.

- Et cet homme, cet Avalon. Ne croyez-vous pas qu'il pourrait être judicieux d'investiguer sur lui ? S'il peut nous mener à elle, s'il sait quoi que ce soit qui pourrait nous être utile, ne devrions-nous pas ... Prince, je vous en conjure, ne foncez pas tête baissée là dedans ! Laissez-moi passer devant ... Nous ne tiendrons jamais tous les deux dans ce trou ...

Odion s'accroupit et se laissa glisser dans le passage. Il semblait bien que ce qui avait jadis ressemblé à un corridor avait subi quelque éboulement au fil du temps, et il ne serait pas simple de s'y faufiler. Si tant était qu'il y avait bien une sortie à l'autre bout ... Pour l'heure, il n'y avait que des rochers qui obstruaient le passage ...

- Je crains fort qu'il n'y ait aucun véritable passage, Altesse. Il ne semble pas qu'il y ait d'issue. Que faisons-nous, maintenant ?

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Mille Faces incarnera Odion, son homme de main, afin d'escorter le prince, et relayer les informations à la reine Ariane.
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➔ porte une chevalière en or blanc sertie d'une émeraude frappée de la grenouille marloise à l'auriculaire gauche
➔ rêveur, bienveillant, tolérant, timide, artiste, manque d'autorité, trop émotif, politicien inavoué, stratège sous-estimé mais surtout apprenti roi
➔ est le maitre d'Henri, vieux hongre et de Céleste, jeune drakalone

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MessageSujet: Re: [1er ellune 1100] Que Naâme nous vienne en aide... ! [la traque]   [1er ellune 1100] Que Naâme nous vienne en aide... ! [la traque] EmptyVen 20 Déc - 18:06

 

Que Naâme nous vienne en aide... !
- la traque -
1er Ellune 1100 - Borderoc et ses allentours

D’un même mouvement, les deux hommes poussèrent le rocher qui révéla un puit. Se penchant en posant les mains au bord du trou, le prince scruta les ténèbres de son regard perçant.

- Et bien faites ! Qu’attendez-vous ?! répondit-il vivement, sans réfléchir, car oui, il était « tout émoustillé » Je descends. enchaîna-t-il, commençant à passer une jambe en avant d’être retenu par Odion

Soupirant pour la forme, le prince se remit sur ses deux genoux, ployant encore plus le corps vers l’intérieur du gouffre où Odion descendait.

- Je dois voir la suite avant de savoir s’il faut lancer les Lames à la recherche de cet homme. répondit-il tout de même Poussez-vous ! ajouta-t-il avec verve tout en ramenant ses jambes vers l’avant

Collé contre le fidèle royal, Valérian posa une main sur la paroi de pierre.

Il y avait une issue, le passage avait été dégagé mais de nouveaux éboulements l’avait en partie obstruée. Sa vision lui montra Skadi et Avalon remontant le tunnel jusqu’à sortir parmi les arbres, à une centaines de mètres du moulin. (1)

- Remontons. dit-il simplement tout en se hissant par la force de ses bras

Mine de rien, ses quelques séances d’escrime hebdomadaire et ses chevauchées quotidiennes lui procurait une force bien plus conséquente que ce qu’on pouvait s’imaginer de lui à première vue… Mais là n’était pas aux éloges, il avait encore des choses à voir.

- Suivez nous, dit-il au Lame qui tenait encore le volatile roucoulant de frustration entre ses mains je sais par où ils sont ressortis, autant donner le plus d’informations possible à ma mère.

Redevenant silencieux, il hâta le pas, se dirigeant vers le petit bois à quelques dizaines de mètres du moulin. Une passage secret digne de ce nom débouchait forcément  dans une zone à l’abri des regards, des arbres étaient donc parfait pour plus de discrétion. La sortie était habilement cachée par une cahutte de branchage – le genre de cabane que l’on croise partout en Trois Lieux et qui permet aux trappeurs de rester discrets proches d’un piège à gibier. Posant sa main sur les murs de branches, Valérian y chercha de nouveaux indices.

Le chemin des deux se séparaient là. Le dit Avalon s’en retournait d’un coté tandis que Skadi prenait de l’autre. (1) Ils allaient devoir se remettre en scelle.

- L’homme qui l’a aidée n’a aucun intérêt pour nous. Pas la peine d’en informer ma mère. Ils se sont séparés ici et de toute façon outre un physique reconnaissable et un nom nous n’avons rien qui nous permettent de le retrouver. Je ne vais pas le traquer avec les yeux de Naâme c’est ainsi que Valérian avait instinctivement nommé son don il est insignifiant dans notre quête. dit-il tant à Odion qu’au lame Ajoutez simplement au message que nous continuons de suivre les traces de cette Skadi.

Le lame hocha la tête, compléta le message et lâcha le pigeon sous le regard du jeune prince.

Il était peu de dire que Valérian avait pris en assurance ces dernières heures… Naâme seul savait s’il allait garder cette posture une fois sa mission terminée…

- Hâtons-nous, elle est partie dans cette direction. pointa-t-il du doigt avant de retourner vers le moulin où paissaient encore leurs montures

Remontant en scelle de son poney, il prit la tête du cortège et traversa le bois. Touchant ça et là des troncs d’arbres ils poursuivirent leur route. Ils retournèrent rapidement sur une route

- Sire, nous sommes en train de revenir vers Borderoc… lui signifia une Lame
- C’est le chemin qu’elle a pris, Naâme est formel. Peut-être se cache-t-elle en ville… Nous étions tous persuadés qu’elle avait fuit le plus loin possible, mais peut-être a-t-elle jugé bon de rester là où finalement, nous ne la chercherons pas… déclara-t-il presque solennellement Enfin, elle y est aussi recherchée mais Borderoc est comme une botte de foin et elle comme une aiguille… ajouta-t-il tout de même

Il redevînt silencieux et accéléra la cadence. Le soleil commençait à décliner, il ferait nuit dans quelques heures…

Les visons du prince les mena à l’entrée est de la ville, de là, la piste commença à se brouiller. La ville est tumultueuse et la fatigue aidant, les yeux de Naâme étaient moins précis. Le jeune prince avait besoin d'une pause. Faisant donc signe à ses comparses, il mit pied à terre devant une taverne. Attachant son poney à la barrière mise en place pour les cavaliers, il sursauta alors qu'un volatile noir lui frôlait le crâne. Se retournant, il vit alors que l'oiseau - un corbeau - s'était perché sur l'épaule du Lame responsable des pigeons et lui tendait une patte en croassant vivement, agitant ses ailes de jais. Oubliant soudainement et totalement sa fatigue, le jeune homme s'approcha de l'homme qui était en train de défaire le petit rouleau de la patte de l'oiseau.

Chacun sait qu'un pigeon revient chez lui, et qu'un corbeau retrouve son maitre... Valérian sut alors que le message arrivait de sa mère - ou tout du moins du palais ducal.

- Il y a eut un triple homicide sire, dit le Saphir à voix basse tout en scrutant le bout de parchemin dans une maison non loin d'ici. Il se pourrait que se soit l’œuvre de Skadi, la reine et la duchesse voudraient que vous vérifiez cela.
- Alors allons-y ! répondit le prince sans avoir à réfléchir et remontant en scelle de son poney

La dite maison n'était en effet qu'à une centaine de mètre de là. La troupe descendue de leur monture, le prince fut le premier à pénétrer la bicoque.

Une odeur pestilentielle le pris à la gorge et lui piqua les yeux.

- Par les Terre Ardentes, quelle puanteur… ! il avait porté sa manche à son nez

Regardant autour de lui il n’eut pas besoin de toucher un quelconque objet pour comprendre ce qu'il s'était passé ici. Les trois cadavres des habitants gisaient en plein milieu de la pièce, baignant dans leur sang, entourés d’un halo de mouches et autres insectes charognards. (1)

Le prince eut un haut le cœur et eut juste le temps de se retourner avant que son estomac ne se vide contre le mur où il avait posé ses mains en appui.
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Tous les passages en italique sont inspirés de la fin du RP [url=https://advictame-rpg.forumactif.com/t463-28-dollune-1100-les-catins-c-est-trop-bien#11024]Les catins c’est trop bien ![/b] avec @Skadi Meyelfeïn et @"Ayamée Omega"
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MessageSujet: Re: [1er ellune 1100] Que Naâme nous vienne en aide... ! [la traque]   [1er ellune 1100] Que Naâme nous vienne en aide... ! [la traque] EmptyLun 30 Déc - 9:04

1er Ellune 1100 - Que Naâme nous vienne en aide


Sa Majesté lui répondit assez vivement. S'il improvisait au fur et à mesure de leurs découvertes, il n'en montra absolument rien tant on pouvait aisément croire que le prince avait généré tout son plan à l'avance. Il savait quoi faire, comment il fallait le faire, et portait ses ordres avec une douce autorité qu'Odion ne lui avait que rarement vu prendre.
L'homme se plaqua contre la paroi pour laisser son protégé se glisser dans la cavité, le tout en ravalant au fond de sa gorge un grognement déplaisant : il n'avait pas eu le temps de contester son désir de le rejoindre au fond du trou.

Impuissant, il le regarda apposer ses mains contre la paroi, et attendit, très attentif aux réactions de Valérian. Une fois la vision achevée, il intima l'ordre de remonter. Odion s'apprêtait à aider le prince à grimper, plaçant déjà ses mains dans une position qu'il aurait pu saisir pour prendre de l'élan, mais ce geste était parfaitement inutile. Bien plus que de l'affirmation de son caractère, le fils de la reine montrait des signes insoupçonnés de force. Il le suivit et s'excava sans mal à sa suite.

Odion, tout comme la reine il l'avait supposé, savait que ce voyage, cette aventure, cette chasse à la criminelle allait obligatoirement être une expérience enrichissante pour le prince. Il avait évidemment espéré qu'il prendrait de l'assurance, et les premiers temps de leur voyage furent plutôt pénibles, comme attendus. L'excitation enfantine du prince était naturelle, mais ne seyait pas vraiment à la situation. Pour Odion, il lui avait semblé alors normal de devoir lui imposer de la tempérance, et du calme. Des vertus ô combien nécessaires si, un jour, il viendrait à prendre la suite de la reine Ariane.
Mais de manière inattendue, et plutôt brutale, devait-il l'admettre, Valérian gagnait en sagesse en plus de tout le reste. Il grandissait intérieurement à grande vitesse, et peut-être que l’œil de Naâme, en lui accordant visions après visions, l'y aidait grandement. Réjoui et presque attendri d'être le témoin de l'avènement du prince, il tardait à l'homme de main royal de pouvoir narrer et attester auprès de sa mère à quel point il avait aussi rapidement changé, et lui confirmer qu'il se rapprochait de son idéal princier. Le garçon retarda une fois encore l'envol du pigeon, et les entraîna à l'extérieur, s'éloignant peu à peu du moulin. Dans un sourire discret et plein d'espoirs, Odion suivit gentiment, amusé par cette soudaine assurance.

Une nouvelle vision. Valérian leur assurait que cet Avalon ne représentait rien, et que leurs informations étaient trop pauvres pour être prise en considération. Odion n'était pas forcément de cet avis - même si leur connivence n'avait été là qu'un temps, il l'avait aidée d'une façon ou d'une autre, et était tout aussi coupable - mais hocha de la tête, accueillant silencieusement cet ordre reçu. Il regarda la Lame gratta de nouveau sur le papier, et observa le volatile prendre son envol et filer vers Borderoc. Il préféra garder ce silence sur tout le chemin qui menait jusqu'à la prochaine vision, traversant les bois et rebroussant chemin vers leur lieu de départ. Cela n'allait pas aider le jeune homme si, à chaque tentative d'endosser son rôle princier, il contestait ses décisions ...

Skadi était une femme redoutablement intelligente, ce qui la rendait d'autant plus dangereuse encore. De mémoire, il n'avait jamais connu pareil énergumène de toute sa carrière, et cela le rendait affreusement nerveux de la savoir en liberté, quelque part dans la nature. Au moins, pouvait-il se consoler en se disant que dans sa fuite, il lui fallait rester discrète, et qu'aussi, elle ne devrait plus laisser de cadavres derrière elle.

Mais un message officiel arriva par corbeau. Un homicide. Dans Borderoc même. Ordre d'aller vérifier.
Odion fut très surpris par cette lettre. Ce n'était que sous l'insistance du prince - et peut-être avait-il appuyé sa demande en jetant à Ariane un regard entendu - que la reine avait cédé à son caprice de suivre les miettes de pain laissées par la scélérate. Même la duchesse n'avait pas semblé être très emballée à cette idée, et maintenant, toutes deux l'orientaient vers une scène de crime ? C'était vraiment trop étrange, trop soudain pour être vrai. Pour en vérifier de par lui-même le contenu de la missive, l'homme de main arracha le feuillet des mains de la Lame et en parcourut les lignes soigneusement écrites. C'était pourtant bien l'écriture d'Ariane. Son sceau était même présent. Quelle mouche l'avait donc piquée ?

C'est donc plein de réserves et de questions qu'Odion suivit Valérian jusque dans une maison où l'odeur de mort les frappa de plein fouet. Un véritable carnage. Finalement, il avait parlé trop vite ...
Pris de nausées, Valérian s'éloigna et régurgita ses entrailles tandis que l'homme de main ordonnait aux Lames de s'occuper des cadavres.

- Sortons, Sire, allons prendre l'air ... , lui indiqua-t-il en posant ses mains imposantes sur ses épaules, lui frottant le dos pour calmer ses remontées.

Il ne lui laissa guère le choix, et l'entraîna dans la ruelle.

- Il est grand temps de mettre cette félonne sous les verrous, car nul doute qu'elle est responsable de ceci. Plus elle progresse, plus elle laisse des corps dans son sillage. Un véritable ouragan de désolation.

Ne connaissant que trop bien Valérian, il reprendrait quelques forces, puis pénétrerait à nouveau à l'intérieur pour que Naâme lui offre de nouvelles visions pour attester que Skadi était bel et bien passée par là et qu'ils remontent la piste, encore. Ce faisant, Odion craignait fort que le prince assiste au meurtre de ces pauvres gens dans l'une d'entre elles, et il n'était pas question qu'il y soit contraint. Qu'il s'endurcisse, très bien, mais pas de cette manière.

- A partir de maintenant, peut-être vaudrait-il mieux laisser les Lames faire leur travail, Sire. Vous avez grandement contribué aux investigations, et avec les précieuses informations que vous avez glané, on est tout proches de la retrouver. Rentrez au domaine des Rochefer, et laissez-moi conduire à votre place les recherches ...

Il refuserait tout net, il le savait d'avance. Mais Odion ne pouvait s'empêcher d'être protecteur envers lui, depuis son plus jeune âge, veillant sur lui comme le grand frère que la maladie avait emporté. Avec un peu de chance, l'aventurière princière se terminerait ici ...  

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MessageSujet: Re: [1er ellune 1100] Que Naâme nous vienne en aide... ! [la traque]   [1er ellune 1100] Que Naâme nous vienne en aide... ! [la traque] EmptyLun 6 Jan - 1:45

 

Que Naâme nous vienne en aide... !
- la traque -
1er Ellune 1100 - Borderoc et ses allentours


Les mains toujours plaquées contre le mur, les yeux fermés et les narines pincées, il respirait fortement par la bouche. L’odeur était ainsi moins forte mais l’idée qu’il ingurgitait de la mort lui recréa bien vite une nausée plus intense que celle qui l’avait faite vomir. Bien loin de le calmer, ses efforts de respiration buccale ne faisaient qu’amplifier son malaise. Louées furent les grandes mains et les paroles qui le forcèrent à quitter la maison.

Une fois à l’extérieur, il respira à plein poumon pour chasser l’horreur qu’il avait humée et pris le temps de reprendre tous ses esprits avant de répondre à Odion.

- Non… commença-t-il d’une voix faible C’est mon devoir, Odion. Naâme lui-même m’en a intimé l’ordre et ma mère corrobore à présent cette mission… Je ne peux m’y soustraire, cela serait indigne du futur roi des Trois-Lieux… Pour une fois que je peux et veux réellement m’impliquer dans quelque chose d’important, ne me coupez pas l’herbe sous le pied, pas vous…

Il avait levé les yeux vers le visage qu’il avait toujours trouvé amical. Le sien arborait une expression tant sérieuse qu’enfantine. Ses grands yeux rivières brillaient d’envie, d’une certaine force mais aussi de courage. D’aucun diraient qu’ils n’avaient jamais vu le prince afficher une telle expression… Mais on pouvait aussi y lire comme une ombre de peur et une harassante fatigue qui fait tout d’un coup ployer son porteur.

- Laissez-moi confirmer ce que demande ma mère. reprit-il Ensuite trouvons un logis pour la nuit… Nous reprendrons les investigations demain.

Une question pour le moins rhétorique. Valérian n’avait pas laissé le temps à Odion de répondre. Prenant une grande inspiration, il pénétra à nouveau dans la demeure.

Les fenêtres avaient été ouvertes et les cadavres étaient à présent emballés dans des linceuls de fortune – draps et nappes trouvés dans les armoires des propriétaires des lieux sans doute – ce qui enleva un poids à l’estomac du prince dont la curiosité n’avait pu l’empêcher de darder son regard vers cette scène d’horreur. Approchant de la table à manger où le diner était servi – froid et lui aussi rempli d’insectes – il y posa sa main.

Skadi était bien là. Quelques jours avant à peine… Elle avait tué ces gens, pris du repos dans leur maison puis était repartie. (1)  Sortant tremblant de sa vision – il avait vu la scélérate tuer froidement les habitants de cette maison – il darda un regard équivoque à son fidèle.

- Vous pouvez confirmer à ma mère… C’était bien elle… murmura-t-il presque avant de s’effondrer sur une chaise, à la limite du malaise

Respirant fortement,  il évinça toute tentative d’aide d’un mouvement de bras dans l’air. Il allait bien… Il était secoué mais il allait bien…

Jamais dans ses rêves le plus fous il n’avait pensé vivre pareille aventure un jour… Jamais dans ses écrits il n’avait inventé aussi folle épopée. Dans un coin de sa tête il souriait, heureux d’être là aujourd’hui malgré les horreurs qu’il avait pu voir et qui s’étaient réellement passées… Mais le visage qu’il affichait était loin d’être heureux car – mine de rien – le Prince Célestin avait bien plus les pieds sur terre qu’on ne le prétendait.

Il lui fallut quelques minutes pour refaire entièrement surface et une nouvelle lueur – pleine de détermination – flamboyait à présent dans ses yeux. Il devait savoir où elle était allée ensuite. Ou – le cas échéant – d’où elle venait avant…

Se relevant, il parcouru la pièce jusqu’à l’objet qui avait le plus de chance de le renseigner : la porte d’entrée. Il l’avait déjà touchée mais n’avait pas fait appel à l’Œil de Naâme lorsqu’il avait pénétré dans la maison. Fermant de nouveau les yeux, il se concentra.

La porte lui révéla que la renégate était partie sans un regard en arrière et s'était dirigée vers l'extérieur de la ville. Harassé et fourbu, Valérian encore secoué par ce qu'il venait de voir poussa un soupire de fatigue.

- C'est bon, vous avez raison... Laissons les Saphirs prendre le relais. Elle est sortie de la ville, il leur sera facile de remonter sa trace en dehors de la cohue avoisinante. Rentrons chez les Rochefer, je n'apprendrais rien de plus ici...

S'asseyant carrément sur une caisse en bord de rue, il prit son visage dans ses mains et soupira de nouveau. En faite - malgré cette vision d'horreur qui le tourmenterait sans doute quelques nuits - il s'était surtout senti perdu.

Ce nouveau don ne fonctionnait pas aussi bien qu'il l'avait espéré. Tout du moins, il ne lui donnait pas la vision d'ensemble à laquelle il s'était attendu lorsqu'il avait senti la chaleur mystique s'emparer de lui. Certes, il était sûr d'arriver à retrouver Skadi la perfide, mais ça ne se passait pas comme il l'aurait voulu et il ressentait à présent toute la fatigue de la journée écoulée.

Il avait fait ce qu'il pouvait, à présent mieux valait que les professionnels prennent le relais. Et puis, il ne fallait pas non plus qu'il risque sa peau de prince...! Sa mère se mettrait encore plus en colère si cela devait se produire... Déjà qu'il était persuadé qu'elle avait accepté à contre cœur, il ne voulait certainement pas la mettre encore plus en colère...

Résigné, il se releva lorsqu'on lui apporta son poney et se mit en scelle sans rien ajouter, prenant la route du palais ducal au petit trot, suivit d'Odion mais pas des Lames qui restèrent sur place pour attendre des renforts convoqués par le pigeon que Valérian vit passer au dessus de lui à tire d'aile.

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(1) Tous les passages en italique sont inspirés de la fin du RP Les catins c’est trop bien ! avec @Skadi Meyelfeïn et @"Ayamée Omega"
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