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 [5e jour de Bellune 1079] Vieillir et souffrir

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Je suis : Solveig Ruthvoda,
patrouilleuse en chef

Solveig Ruthvoda

Crédits avatar :
exellero

État d'Advictâme :
État éveillé

Informations sur le personnage :
Patrouilleuse en chef rattachée à la caserne de Gravorn.
Elle a été championne en 1095 de l'épreuve de l'épée lors des jeux des affrontements

35 ans - 1m80 - 75kg - tatouée au visage (voir avatar)

3e don: Méduse: Un regard et la paralysie gagne son adversaire. La cible se rigidifie alors suffisamment pour empêcher tout mouvement de sa part. Les organes vitaux ne sont pas concernés. Si le don se manifeste dans sa forme la plus puissante il peut arriver que l'adversaire perde aussi le contrôle de sa respiration assez longtemps pour provoquer étourdissement voir de perte de conscience.

Inventaire de dés :
➔Bonus d'éveillé : 3 [6 max]
➔Passage à la Transcendance : 0 [6 max] ➔Acheter des lancers avec ses points

Reserve de point(s) :
25


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MessageSujet: [5e jour de Bellune 1079] Vieillir et souffrir    [5e jour de Bellune 1079] Vieillir et souffrir  EmptyDim 14 Oct - 5:11

Vieillir et souffrir
Attrapant avec une douce mais ferme résolution le menton de sa jeune protégée, Rodes prit le temps de tout observer de son visage maigre et pâle. Il gagnait très bien sa vie et seul Naâme voir peut être l'intendante qu'il avait engagé, savez à quel point son appétit était vorace. Est ce que seulement cela se voyait ? On aurait dis qu'il la mal traité ! Et voilà qu'elle allait sur ses quatorze ans. Le temps était passé si vite. Lui qui n'avait jamais voulu fonder une famille se retrouvait aujourd'hui à suivre son adolescente en pèlerinage et à s'inquiéter de sa minceur.
Est ce qu'elle savait tous les cheveux blancs qu'il lui devait ? Bébé elle avait été si tranquille. Pourquoi ne pouvait elle garder cette belle teinte rose et rester aussi souriante ?Il avait la sensation d'être un piètre père aux souvenirs de ses babillements.
Desserrant sa prise, il observa Solveig tourner de nouveau son corps tout entier dans une direction bien précise, le regard vide. Le seul dont elle était capable depuis quelques jours.
Lâchant un soupir à fendre le cœur de l'aubergiste qui l'observait encore du coin de l’œil, il tenta de se réconforter. Au moins avait il prévu ce voyage depuis un certain temps. Ils arriveraient demain.

****

La brume était si intense sous son crane. Chacune de ses actions lui semblaient lointaine à la minute suivante. Mais parfois, si elle regardait au bon endroit elle avait cette sensation que tout redevenait clair et limpide. Il lui suffisait de ne pas dévier de son chemin et le brouillard se dissipait alors suffisamment pour lui donner l'envie et la force de poursuivre sa route. Naâme la guidait vers la raison, elle avait vaguement conscience que la force qui l’entraînait ne pourrait que l'aider à retrouver un esprit plus vif et plus éclairé.
Quelque part, elle savait que c'était cela que l'on appelait le pèlerinage. Elle allait sur ses 14 ans et avait entendu ce que l'on racontait. C'est pourquoi, même embrouillée par une malédiction inéluctable, elle savait au plus profond de son cœur que le cadeau de la pierre de vie lui serait accordée par le dieu dans sa bonté. On lui avait dis que ce moment serait apaisant et deviendrait un merveilleux souvenir. Béni soit Naâme. Elle allait le rencontrer à travers ce don miséricordieux N'est ce pas ?

Bercée par ce flot de pensées fugaces aussi décousues que ceux des souvenirs de son voyage, la jeune fille ne remarqua même pas lorsqu'elle s'arrêta au pied d'une arche.
Elle remarqua seulement que c'était l'aurore. La rosée avait imprégné l'herbe qui l'entourait et venait imbiber le bas de son pantalon.
C'était si anecdotique mais quelque part son esprit prenait furieusement des notes pour qu'un jour, plus âgée, elle puisse raccrocher ce qui allait arriver à la sensation de ce pantalon collant à ses chevilles. D'un pas de plus, le dernier, elle disparue, ne laissant que le silence derrière elle et un regard gris acier vigilent et dévoré d'angoisse.

****

« Solveig ! »

Plissant les yeux, le décor prit forme sous les yeux de l'adolescente interpellée. Il s'agissait d'une cuisine, chaleureuse, d'où perçait les rayons du soleil. Un fumé appétissant se dégageait des fourneaux.
Déglutissant en prenant conscience qu'elle mourrait de faim, la jeune fille détacha son regard de la vapeur qui s’échappait d'une casserole pour fixer la silhouette qui se dessiner bizarrement. Plus elle l'observait plus elle prenait forme, coupant peu a peu les grognements qui sortaient de son estomac affamé.
Une femme d'une trentaine d'année lui souriait. Un sourire doux, plein de satisfaction et un regard rieur perlé de petites rides de joie.
Tapotant le plan de travail de son torchon, elle pointa du menton la table, l'invitant à prendre une chaise.

« Mais qu'est ce que tu attends, prends une chaise. »

Un instant de silence s'installa dans cette petite cuisine, seulement entrecoupée des sifflements de la nourriture qui ne demandait qu'a être remuée.

Enfin, l'adolescente se décida, sans quitter la femme des yeux, elle fit reculer le dossier d'une chaise en la raclant contre le sol et prit place.

« Ba ma sauterelle, tu n'as pas l'air en forme. Ça ira mieux après avoir mangé. »


D'un geste accompagnant sa parole, elle attrapa une assiette et se tourna, brisant le regard qu'elles s’échangeaient depuis son arrivée. La louche teinta contre le bois du récipient et d'un nouveau sourire empli de bonté, l'inconnue déposa le repas en face de la jeune demoiselle. Prenant place en face d'elle, elle joignit ses mains pour déposer son menton sur ses mains.

« Tu es si jolie. Si pleine d'avenir. Dis moi ma luciole, pourquoi ne parles tu pas aujourd'hui ? »


Déglutissant à grande peine, Solveig ne jeta pas un regard à son assiette, soutenue par un appétit grondant qui se faisait désormais oublier.
Son visage si pâle avait encore trouvé le moyen de perdre quelques couleurs. La vornoise prit encore le temps d’observer cette chevelure d'un blanc étincelant avant de trouver le courage de prendre enfin la parole.

« Je crois que si vous faites encore une tentative, une seule tentative pour me donner l'impression que je passe un moment avec ma mère, je vous brûlerais le visage avec ce que vous m'avez servi. »

Ce fut douloureux, mais le coassement prit plus d'assurance au fil des mots arborant à la fin de sa petite tirade des traits glacés à faire transpirer de jalousie un glaçon.

« Oh. Que d'agressivité Solveig. Moi qui pensait te faire plaisir ».

Agrippant sans vraiment s'en apercevoir la fourchette qui était à coté de sa main, la jeune fille fit un effort surhumain pour répondre avec le calme qui la caractérisait d'habitude.

« Vous pensiez me donner un souvenir heureux en me montrant le visage de ma mère qui m'était encore inconnu. ?

Un mouvement d'épaule lui répondit.

« Bien sûr. Mais tu as brisé l'ambiance avec une facilité déconcertante. Tu me compliques la tache, j'étais pourtant certaine que c'était ton vœu le plus cher. »


L'assiette s'envola à travers la pièce alors que l'ado se levait pour poser un pied sur la table tout en plantant avec une rage incontrôlé la fourchette dans son bois.

« POUR QUI TU TE PRENDS SALETÉ ! TU TE PERMETS D’INTERPRÉTER LE RÔLE D'UNE PERSONNE QUE JE CONNAÎTRAIS JAMAIS ! »

Se reculant pour faire les cent pas les doigts tremblants, elle nettoya d'un geste de sa manche la salive qui avait jaillit.
Elle ne voulait pas regarder d'avantage le portrait de cette femme avec qui elle partageait autant de traits commun.

Elle avait rêvé d'une scène de ce genre, l'avait perfectionnée, mais voir qu'on avait osé se servir d'un piètre vœu d'enfant pour lui livrer une simili ombre de celle qui lui avait donné la vie lui emplissait la gorge d'aigreur.

« J'imaginais ça pour moi ! Je savais que la réalité n'aurait pas été la même chose, vous vous... vous êtes servi de quelque chose qui n'aurait jamais du prendre forme. Vous souillez ma mère, vous souillez une possible réalité qui 'aurait pas ressemblée une seconde à ça. »

La fureur ne quittait pas la jeune fille, pourtant la personne qui se trouvait avec elle dans cette pièce n'avait pas cillée un instant, gardant sa position, contemplant de son regard d'allégresse cette fourchette tremblante.

« Tu es une enfant compliquée Solveig Ruthvoda. 14 ans et tu rejettes férocement le monde de l'imagination et de l'enfance pour me cracher à la figure que tu préfères celui des adultes et de la cruelle réalité. Tu me sembles pourtant manquer de rien, même pas d'amour. Tu es si féroce sans avoir besoin de bois à brûler ? Quelle adulte effrayante tu deviendras. »

Ses yeux se voilèrent pour devenir s'emplir d'un noir obsidien.

« Voilà qui est mieux ?  J'imagine que les journées que tu avais imaginé aux coté de cette femme tu ne désires pas les vivre? Non c'est ce que je pensais. On va devoir abréger dans ce cas. Me permets tu une dernière question ?»

Solveig qui fixait le mur avec une intensité calculée, compta sa respiration pour éviter une larme de couler. Seul son menton qu'elle hocha répondit à la chose.

« Bien. Imaginons que je connaisse la réponse. Voudrais tu connaître le nom de ton vrai père ? »

Comptant encore quelques secondes, la vornoise quitta son mur pour de nouveau plonger ses yeux dans ceux de la femme.

« Il me reste encore un couteau dans la main gauche vous savez. »

Un sourire vint balayer la moue malicieuse.

« Je préfère te renvoyer d’où tu viens dans ce cas. J'aurais aimé te garder au près de moi, amusante comme tu es ma coccinelle. Mais le monde des hommes perdraient cruellement un de ses éléments des plus tristement réaliste. Attrape. »


La main lâcha le couteau pour attraper la lanière de cuir d'où était accrochée une pierre rouge brillante. Sans un mot mais avec un infime mouvement de la tête reconnaissant, Solveig empocha son bien et déposa sa main sur la poignée de la cuisine qu'elle quitta, emplie d'amertume et ses sanglots d'enfant enfoncées profondément dans sa gorge.

La lumière changea pour redevenir plus douce, coupée par les feuilles des arbres. Elle avait aujourd'hui 14 ans. Mais elle tomba sans s'encombrer de dignité dans les bras d'un père qui l'avait toujours aimé. Et pleura. Un peu. Pas trop.

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