[15 Bellune 1100] Dague & Grenouille

Il était une fois un 15 Bellune 1100 proche de Pente-en-Vallée (Sud Ouest du Creux-lac) Information hors-RP :
Information lancers de dés : RAS

Ilclaste ré-haussa sa besace sur son épaule en râlant. Vraiment, il avait du mal à comprendre quel était l’intérêt pour un herboriste d'habiter en pleine foret, comme ça. Certes, c'était pratique pour trouver ces matières premières, mais pas franchement facile d'accès pour les patients !

L'ancien Vornois, jura, pour la troisième fois, contre le "maître Feuillage" comme l’apothicaire  aimer se faire appeler. ça, pour user d'un tel sobriquet, il devait en fumer des feuilles pas fraîches,  c'est sûr !

Le chasseur connaissait "bien" l'homme. Assez pour savoir qu'il était de ceux qui aimaient les ingrédients "exotiques". Qu'allait-il bien pouvoir faire d'une paire de couilles de cerf albinos ? Ilclaste ne le savait pas, n'était pas sûr de vouloir le savoir, mais il était convaincu que Maître feuillage allait s'extasier devant cette trouvaille et en payer le bon prix... La bonne affaire !

Mais, alors qu'il arriva à la chaumière, le chasseur comprit tout de suite que quelque chose n'allait pas : La porte était à demi-ouverte ,or,  Maître Feuillage avait une sainte horreur des courants d'airs ! Il râlait toujours : "fermez-moi cette porte"...

-Maître Feuillage ? Appela le chasseur en poussant la porte. L'endroit était plongé dans la pénombre. En avançant, Ilclaste trébucha contre un pot fracassé qui rependant sur le sol, une substance noirâtre et odorante. Il grimaça...

Sans penser une seule seconde aller prévenir les Saphirs, le chasseur décida de fouiller par lui même. La pièce de vente était saccagée, alors il essaya d'aller dans l'arrière boutique. Enclenchant la porte, il remarqua qu'elle était verouillée. Ayant décidé que la réponse à sa question devait se trouver dérière cette porte, Ilclaste décida de crocheter la serrure...

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- "Ophélia Valoriel, Zoologue appartenant à l’Académie du Savoir. Oui, en effet, elle se trouve toujours dans la pièce arrière de la boutique.”

répondit-elle respectueusement sans se préoccuper du ton autoritaire utilisé. Elle vouait un grand respect à l’autorité et la justice bien qu’elle trouvait leur travail compliqué et ingrat. Elle suivit la patrouilleuse pour la guider jusqu’à la prisonnière, ignorant royalement Ilclaste au passage.

Ha donc la cambrioleuse était connue de leur service. Et bien voilà qui était commode, ça irait plus vite en besogne. C’est bien dommage que la délinquance commença si jeune mais en même temps, quand on voit certains parents, on ne peut s’étonner de ce que deviennent leurs rejetons. C’est exactement la même chose que de demander à un natif de Gravorn de se comporter de façon civiliser. Impossible. C’était inscrit trop profondément dans leur nature.

Elle écouta religieusement la tirade du chasseur avant de compléter sur un ton presque innocent :

"- ou alors des fleurs d’Orkann, Feuillage doit certainement en avoir" - ou du moins le pensait - elle, "et vous devez certainement savoir à quel point cette plante rend les gens accros."

Ce fut à son tour d’être interrogée. Elle expliqua qu’à son arrivée, la porte était ouverte, chose inhabituelle chez le guérisseur. Elle s’était fiée à son instinct en se disant qu’il se passait quelque chose d’anormal et craignant pour la vie de Feuillage, c’était armée d’un bâton. Quand elle était entrée, il régnait un désordre sans nom, signe qu’on avait fouillé dans la demeure et il y avait le chasseur qui tentait de crocheter une serrure. Pensant à un cambriolage, elle l’avait alors assommée jusqu’à comprendre son erreur. Mais une fois la vérité rétablie et qu’elle l’avait laissé ouvrir la remise, la cambrioleuse en était sortie, tenant en otage Feuillage. En voulant reproduire son premier exploit, elle n’avait réussi qu’à échanger sa place avec Feuillage et s’était à son tour retrouvée la prisonnière de la jeune femme. Heureusement, le concours du pouvoir du guérisseur leur avait permis de faire diversion et alors celui-ci avait pu assommer définitivement leur agresseur.

Voilà ma déposition. Je ne pense avoir omis aucun détail et je reste à votre entièrement disposition.

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Une enfant du savoir ? Tss... Une Grenouille des égouts qui avait visiblement oublié la vase qui l'avait vue naître...

Ilclaste leva les yeux au ciel à ce pedigree. Cela lui rappelait encore l'orphelinat et tout ces idiots qui pensaient que s'ils étaient né de l'autre côté de la frontière, alors ils auraient pu connaître un autre avenir...

"Les savants seraient venus me chercher", qu'ils bavassaient, idiotement. Iclaste, lui, n'avait jamais fait partie de ces rêveurs. Non lui était plus du camps des moqueurs.

Le souvenir se faisait plus intense.

"Venir te chercher ?! Mais t'es con à bouffer du foin !!" Des ricanements, puis des cris alors qu'on ceinturait les rêveurs pour leur enfoncer une poignée d'herbe dans le gosier.

"Con à bouffer du foin !! Oh oui ! Hahaha" Des cris, des ricanements, des pleurs, des coups échangés. Le résumé de son enfance.

A ce souvenir, ses prunelles tombèrent au sol. Ce gamin qui riait, où était-il à présent ?
Mort. Oui, mort, et par bien trop de manières... La noire réflexion était amère, assez même, pour le faire tousser. A moins que ce soit la réflexion de la jeune femme sur l'orkann qui le faisait tousser de malaise ?

En l'entendant, la Saphir lui demanda si il allait bien. Il lui bricola un sourire, et un "Oui, c'est que c'est poussiéreux par ici".
Elle lui répondit avec un autre sourire. Il remarqua alors qu'elle était loin d'être moche. Dommage, y'avait cette cape bleu qui lui tombait sur les épaules, qui lui hérissait le poil, et pas le bon d'ailleurs.

-Z'avez encore besoin de moi ? Parce que j'ai du boulot... S'entendit-il demander, innocemment. Les lames, qui finissaient de charger l'inconsciente sur l'un de leur solide bourrin, se regardèrent, puis après, un hochement de tête de la part de leur cheffe, autorisèrent les témoins à partir. Ils emmenaient, par contre, Feuillage à la caserne pour éclaircir les derniers détails.

Parfait. L'ancien vornois estimait s'en être bien sorti... Enfin, si il oubliait cette histoire d'angoisse qui avait faillit le faire basculer pour de bon, évidemment.

Allant récupérer ses affaires il lança à la Marloise, non sans un de ces sourires narquois qui lui allaient un peu trop bien :
-Sur ce, à la prochaine, Grenouille.