[20 Cellune 1100] La voie de Kamaâl

Lorsque la porte s'ouvrit, j'aperçu une forme floue, mes yeux étaient douloureux à la vue de toute cette luminosité. Par ces paroles, je reconnu la voix mélodieuse de la Prêtresse. Quand elle passa ma Pierre de vie autour de mon cou, je me sentais tellement mieux, comme si la vie revenait en moi.

Dans mon for intérieur, j'étais satisfait de moi à l'idée d'avoir passé cette épreuve avec succès. J'avais si faim et si soif que j'aurais été prêt à manger et boire n'importe quoi.. mais bien avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, elle avait parlé pour moi.

- Tu as passé la première épreuve... Tu peux à présent te reposer et te restaurer...

Quand ils m'agrippèrent pour me soulever, j'eu beaucoup de difficultés à maintenir debout, je dû me tenir aux objets et murs environnants, au plus j'avançais vers la chambre et au plus je senti un douce odeur de rose.. une odeur tellement plus agréable que celle de sang et de vomi.

La chambre était si spacieuse, bien trop spacieuse par rapport à la cellule. Il n'y avait toujours pas de fenêtre, la lumière du jour commençait à manquer, je commençais à avoir des hallucinations auditives, je cru entendre le chant des oiseaux et le bruit du vent mais il s'agissait du courant d'air, rien de plus.

L'eau qu'ils me firent boire était cristalline et si fraîche, je l'a bu d'une traite.. tel un nourrisson en manque de lait maternel.

Les paroles de la prêtresse ne m'avaient fait que peu d'effet, après avoir vécu ces deux journées de supplice, je me demandais ce qu'il pouvait y avoir de pire.. c'est peut-être à ce moment-là que je vais devoir sacrifier un enfant comme le veut la coutume.. si cela est le rituel alors je suis prêt à le faire. Je n'ai plus rien à perdre désormais..

Le plateau de nourriture m'avait donné l'eau à la bouche.. il y avait du riz, du poisson et quelques légumes. Elle a eu peine le temps de déposer le plateau sur la table de chevet que j'avais déjà commencé à grignoter le plat qui m'était offert.


Je n'ai plus que foi en Kamâal désormais, j'attendrai le jour suivant. Grande prêtresse, merci pour ce repas. Je tâcherai de me reposer et je continuerai à prier Kamaâl durant cette nuit et les autres jours.

C'est au moment du crépuscule qu'ils vinrent me chercher dans ma chambre. Ils déposaient une tenue noire qu'on m'avait invité à revêtir. Ils parlaient que très peu, comme si ils avaient peur qu'on reconnaisse leurs voix. De simple phrases : "mettez cette toge" ou encore : "tu es attendue par la Prêtresse, fais-vite".

J'obéissais sans broncher, et les suivi jusque dans la grande pièce où avait lieu la messe, le stress montait au fur et à mesure que je me rapprochais de cette cérémonie en me demandant ce qu'ils allaient me faire faire. J'imaginais un enfant allongé sur l'autel, pieds et mains liés, prêt à être sacrifié.

Arrivé dans la pièce, j'observais toutes ces personnes, le silence était tombé, comme si j'étais attendu.. tout en me déplaçant, je ne pu m'empêcher de repenser à l'enfermement dans cette cellule que j'ai subi et qui m'a d'une certaine manière traumatisé.

Quand je vis la vasque, je fus à moitié soulagé, j'étais prêt à beaucoup de choses, mais sacrifier un enfant devant ces fidèles était trop tôt, il m'aurait fallu un temps de réflexion, si j'avais pris trop de temps à réfléchir, ils auraient pu prendre cela comme de la désobéissance, et m'auraient sans doute renvoyer en dehors de ces murs, voir pire.

Ce bassin avait l'air de contenir un liquide rougeâtre, cela me rappelait l'échange que j'avais eu avec la fille aux cheveux rouge qui avait voulu que je sacrifie ma Pierre de vie dans le bol.

Comme elle me l'ordonna, je m'approchais peu à peu de cet autel, l'odeur de sang qui se dégageait de ce vasque était désagréable, comme si le sang avait macéré pendant plusieurs jours. Mes craintes furent fondées que je vis cette Pierre de vie. A qui pouvait-elle bien appartenir ? Ils me demandent de tuer un pauvre innocent ? Saperlipopette, qui suis-je pour ôter la vie ?
Je refuse, ce n'est pas à moi de sacrifier cette vie, mais il revient à Kamaâl de le faire. Que va-t-il se passer si je refuse ? Non je ne peux pas faire ça en étant aussi prêt du but.


Prêtresse, est-ce le sang d'un enfant ? A qui appartient cette Pierre de vie ?  


Mais sans attendre de réponse. Je saisis la torche, qui au passage, brûla légèrement l'une de mes mains et alluma le feu. Le coffre était orné de diamants, et de belles pierres précieuses dont je ne connaissais pas le nom. La Pierre de vie contenue dans cet écrin avait une couleur rougeâtre, celle-ci m'intimait de la prendre dans ma main.

Je succomba à la tentation, je pris la touffe de cheveux, le pierre de Vie et la balança dans ce sang en ébullition. Les vapeurs qui se dégageaient me donnaient la nausée, mais je ne devais pas leur montrer mon mal aise, il fallait que je le fasse.


Si c'est la volnté de Kamaâl alors qu'il en soit ainsi.


Malgré les volutes de vapeur, j'observais la Pierre se faire engloutir dans ce mélange interdit. De temps en temps je regardais la Prêtresse dans le but de percevoir une réaction de sa part.

La tension était redescendue, c'était un leurre, c'est comme cela qu'ils font ? Ils piègent les futurs Masques ainsi. En jetant un oeil vers la Prêtresse, je remarqua un soulagement de sa part.

Si c'est la deuxième épreuve, c'est qu'il me reste peut-être quelques épreuves à traverser avant de faire partie des leurs. Tous les regards étaient désormais tournés vers moi, peut-être que sous ces masques, il y a des personnes que je connais.

D'un côté, je fus rassuré d'apprendre qu'il ne s'agit pas du sang d'un enfant, je ne suis pas prêt à participer à ce genre d’atrocité.

Lorsque les masques apportèrent le récipient d'eau chaude, ils renversèrent accidentellement de l'eau sur ma peau, je pu m'imaginer la douleur quand ils verseront cette eau sur ma tête.

Sans broncher, je m'exécuta, je mis à genoux, et pour faire durer le plaisir, ils versèrent l'eau lentement, elle s'écoula le long de ma nuque qui me brûla la peau. Je poussa un cri de douleur qui résonna dans la pièce. C'est donc ce qu'il faut subir pour prouver la foi envers Kamâal et me laver de mes pêchés ? Jamais plus je ne volerais, jamais plus je ne mentirai, je ne suis pas prêt à revivre une nouvelle fois ces souffrances.

Heureusement pour eux, ils sont couverts d'un masque, le cas échéant, je n'aurais pas hésité à leur faire la même chose...tellement ils prennent du plaisir à me faire mal.


Je vous ai prouvé ma foi envers Kamaâl, est-ce la dernière épreuve Prêtresse?