[12 Ellune 1100] Gloire à Naâme

Rappel du premier message :

Si les arènes avaient été le théâtre d’une véritable tragédie environ un mois plus tôt, il était aujourd’hui difficile de le croire. Sous les ordres de Vitala Rochefer, la duchesse du Gravorn, elles avaient, en ce 12 Éllune 1100, été aménagées pour accueillir un grand rassemblement festif. De nombreuses représentations de Naâme côtoyaient des tentures aux couleurs du duché, où étaient également inscrites la devise des Vornois : Force et ambition. Des musiciens avaient été chargés d’insuffler une atmosphère agréable à l’endroit et faisaient ainsi l’étalage de leur talent avec la ferveur de ceux qui ne doivent pas décevoir la famille ducale. Des marchands offraient nourriture et boissons, et des spectacles guerriers étaient au programme. La duchesse n’avait rien laissé au hasard afin de s’assurer d’attirer les citoyens malgré les sombres événements qui avaient récemment chamboulé les terres vornoises.

Évidemment, la sécurité avait été renforcée et les gardes présents étaient nombreux. Certains portaient leurs habits officiels, d’autres avaient eu pour ordre de se fondre dans la foule et de suivre tout individu suspect — mais cela, seules les autorités le savaient. Cela rassura assurément une partie de la population, car la foule au départ plutôt maigre se mit à grossir de façon exponentielle. Les Vornois avaient répondu à l’appel de la duchesse, qui, après un moment, apparut en tribune pour offrir le discours promis lors de l’annonce du rassemblement.

« Vornois, Vornoises, aimables invités du duché, déclara-t-elle d’une voix forte et stable lorsque le silence eut gagné la foule. Permettez-moi de vous remercier d’être ici, en ces lieux désormais chargés d’une tragique histoire que nous reprendrons aujourd’hui à ceux qui ont tenté de nous l’enlever en faisant régner la terreur. »

La duchesse marqua une pause, son regard balayant l’ensemble des citoyens massés dans l’arène.

« Notre duché vit des jours sombres. Nous avons perdu des hommes, des femmes, des enfants aux mains de ces couards de Masques maâlistes. Lorsque la terre a tremblé et que certains de nos villages se sont effondrés, nous avons perdu davantage de concitoyens. Malgré tout, et c’est ce que vous me prouvez en étant ici, nous n’avons pas perdu notre résilience. Nous n’avons pas perdu cette force qui fait de nous qui nous sommes. »

La duchesse fit une nouvelle pause avant de reprendre avec plus de puissance et de volonté :

« Nous sommes des Vornois et nous ne vivrons pas dans la peur! Nous ne nous cacherons pas comme nos ennemis! Et que la terre tremble, que le feu des montagnes se réveille, que la tempête se lève ou que les océans se déchaînent, si nous tombons, nous nous relèverons! Et nous vaincrons! »

Les cris approbateurs de la foule résonnèrent dans l’arène, forçant la dirigeante du Gravorn à s’arrêter un instant.

« À ceux qui ont osé s’en prendre à nous, je n’ai qu’un message, reprit-elle plus calmement. Cachez-vous aussi longtemps que vous le voulez. Non seulement cela ne changera rien à votre destin, car je vous pourchasserai jusqu’à la fin de mes jours s’il le faut, mais Naâme et Kaâmal ne peuvent être trompés, et ils vous voient tous deux pour qui vous êtes véritablement : de misérables faux prophètes d’une lâcheté sans nom. Nulle cachette ne pourra vous protéger de leur jugement. Et nulle cachette ne pourra vous garder de la justice et de la vengeance des Vornois. »

Elle termina d’une voix forte, lançant des mots qui furent ensuite scandés plusieurs fois par la foule :

« Force et ambition! Gloire à Naâme! »

Un 12 Ellune 1100 aux arènes de Borderoc

Qui était cette femme? Pourquoi était-elle près d'elle? Pourquoi lui parlait-elle? Tandis qu'autour d'elle, les victimes de son troisième don reprenaient peu à peu leurs moyens, Vitala continuait de bouillir de colère. Cette femme qui s'était adressée à elle ne récolta qu'un regard assassin. Pour qui se prenait-elle? Qui pensait-elle être pour se permettre de lui faire la leçon, de lui dicter ce qui méritait son attention ou non, pour...

ATTENTION!

Le misérable chasseur avait hurlé. Il voyait quelque chose derrière Vitala, qui eut le réflexe de se retourner vivement. La duchesse eut à peine le temps de remarquer que plusieurs Advictâmes s'étaient activés qu'elle fut violemment fouettée par l'un des lianes matérialisées par la magie de l'un de ses gardes. Un coup percuta brutalement sa côte, déchirant une partie de ses vêtements en lambeaux, puis un autre, contre son épaule, a projeta par terre. Elle eut un instant le souffle coupé et la vue brouillée. Elle crut entrapercevoir la noble être également attaquée par les lianes, un taureau se ruer vers le chasseur... Elle tenta de se relever, reçut un autre coup, chuta de nouveau. Malgré son escorte, elle était ironiquement presque isolée, la moitié de ses gardes étant occupée à contenir l'autre, qui tentaient malgré eux de l'attaquer après que le Advictâme eut été déclenché.

Vitala tenta de se reculer au sol, une main contre sa blessure. Elle serra les dents en bougeant. Sa peau avait été arrachée et du sang jaillissait abondamment de la plaie, mais elle savait qu'elle devait avoir au moins une côte fêlée, voire fracturée. C'était sans parler de son épaule, qui n'était dans un meilleur état. Malgré la douleur, elle continua de s'éloigner de ces lianes, que la patrouilleuse tentait maintenant de maîtriser. Plus loin, elle aperçut Orlion, dont elle avait quitté le côté pour aller jeter un œil à la scène d'agitation. Celui-ci était en train de fendre la foule pour retrouver son épouse, sans parvenir à la voir puisque celle-ci était contre le sol, perdue parmi les divers acteurs de cette histoire. Vitala tenta une nouvelle fois de se relever, mais fut frappée à la fois par une noirceur incommensurable et un bruit strident qui la força à poser ses deux mains contre ses oreilles. Prise de panique, elle se recula en se traînant contre le sol, peu importe la douleur. Sa mâchoire se serra, mais sa souffrance resta, comme toujours, contenue. Elle finit par échapper à la noirceur – sans doute avait-elle réussi à s'éloigner assez pour ne plus être dans le champ d'activité de l'Advictâme concerné – et au bruit. Elle buta cependant contre une autre personne et, à travers sa vision, brouillée par des larmes d'effort qu'elle ne laisserait jamais couler, elle distingua vaguement la femme qui avait osé s'adresser à elle avait que le chaos s'abatte sur eux.

« Aidez... Aidez-moi à me relever, ordonna-t-elle, ignorant si elle avait été entendue ou même dans quel état se trouvait l'inconnue. Je dois... me relever... tout de suite. »

Information lancers de dés :		Information hors-RP :
Rien à signaler sur mes lancers de dés		Bon, il se passe pas mal de choses, alors j'espère que c'est cohérent... Ferlynn, je te laisse décider dans quel état est ton perso bien entendu, elle peut parfaitement être presque raide morte par terre et Vitala aura même pas remarqué dans son état!

CCCrush

Gloire à
Naâme

Ferlynn n’eut guère plus d’une seconde pour regretter ses paroles à la duchesse et lire le regard froid qu’elle lui avait lancé, car d’autres advictâmes se mirent à chatoyer tout autour de la scène, comme une fournaise prête à dévorer une forêt entière. À peine avertis par l’homme aux cornes de Drakalon, le cercle fut assailli par une nuée de lianes, acérées et fiévreuses, tout droit sorties de la pierre d’un garde royal. Leurs coups de fouet se multipliaient en toute directions, lacérant bras, jambes, dos, visages, sans donner le moindre signe de retraite. Une immense bête faite de fumée trancha le décor en deux pour s’évaporer tout près de la duchesse après qu’un bruit sourd vint glacer le sang de la veuve. Chacun des lourds claquements masquait les cris semés par ces peaux ouvertes de part en part. Toutes ces lianes frénétiques avaient fini par se faire si nombreuses et si denses que l’on ne put voir bien loin au travers. Non sans peine, Ferlynn put voir que Dame Rochefer n’était pas épargnée par la magie de sa garde personnelle, mais les lianes ne permirent pas à la veuve de réagir, et sitôt qu’elle se pensa bien chanceuse d’être à bonne distance du chaos, les lames vertes l’assaillirent également.

Serrant les dents de plus en plus fort à chaque fois qu’une entaille apparaissait sur sa peau, Ferlynn concentrait ses efforts à garder les yeux ouverts, observer ce qui pourrait lui nuire, et pourquoi pas guetter une occasion de jouer les héroïnes pour une duchesse en perdition. Aussi attentive fut-elle à cette instant, elle ne se rendit pas compte que son advictâme s’était doucement éveillé.

Elle n’était pas femme à crier facilement, pourtant ses sens étaient si confus qu’elle ne put empêcher ses cris de surgir quand un coup de fouet traversa en un éclair son visage et sa taille. Dans une douleur si vive, le sang éclata aussitôt pour se mêler à la nappe écarlate qui couvrait désormais les pierres pavées. Sa détresse était totale, et alors que les lianes redoublaient soudain de vigueur, elle craignait qu’aucune pierre de vie ne puisse la secourir à temps. Tout ce sang qui avait souillé la scène ainsi que la robe de Ferlynn ne lui avait toujours permis de s’apercevoir que son propre advictâme s’était activé. Mourir en ce jour précis ? Ça ne l’étonnerait guère, elle qui soupçonnait que sa fin serait le fruit de son ambition aveugle. Pour rien au monde ne se serait-elle rendue ici si ce n’était pour la présence aguichante d’une duchesse. Quel gâchis ce fut.

C’est ce moment critique que l’advictâme d’un autre inconnu choisit pour se manifester à son tour, et ajouter à la terreur. Un cri assourdissant domina sans effort cette cacophonie, et tout devint… plus calme. Autour de Ferlynn, les lianes restaient affolées mais leurs mouvements semblaient plus hésitants, aléatoires. Quant à la foule, il fallut bien quelques secondes à la veuve pour réaliser qu’elle était devenue aveugle. Chacun observait ses membres entaillés mais nul ne semblait voir autre chose que son propre corps. Le vacarme de douleur laissait désormais entendre un bruissement confus. C’est alors qu’elle comprit que son pouvoir l’avait sauvé de la cécité. Son don lui avait souvent laissé voir ce que d’autres ne voyaient pas, mais jamais encore ne lui avait-il permis d’outrepasser l’advictâme d’un autre. C’était le moment ou jamais pour ne rater aucune miette de cette scène.

Ce qu’elle ne rata pas, ce fut la maigre silhouette déchirée de rouge qui rampait vers un bout de tissu pour se le nouer à la tête, et masquer une paire d’yeux ambrés…

Mais aussi importante fut cette information, Ferlynn dut se rappeler ses priorités quand la main de la duchesse apparut à sa gauche et pressa son épaule.

« Aidez… Aidez-moi à me relever. Je dois… me relever… tout de suite »

Était-ce un rêve ? Dame Rochefer semblait bien réelle en implorant le secours de la veuve. Celle-ci, déjà hébétée par toute l’accumulation de catastrophes des minutes précédentes, resta quelques secondes sans réagir, secouée par la douleur lancinante qui la traversait de la hanche jusqu’au crâne, et perdue dans l’œil affolé de la duchesse. Quand elle retrouva enfin ses esprits, elle saisit la Dame en détresse par dessous le bras, comme pour se relever avec elle. Mais sa propre douleur, que pour une seconde elle avait oublié, l’empêcha de laisser ses propres genoux quitter le sol. Saisie de douleur, et pire encore, de panique à l’idée de s’effondrer sur l’objet de ses ambitions, elle lâcha sa prise sur la Dame pour saisir franchement ses mains et les poser sur ses épaules. Faisant alors office d’appui pour sa majesté, Ferlynn la saisit au bassin sans faire de manières pour l’élever. Une fois sa noble tâche accomplie, la veuve se laissa tomber au sol. Quoi qu’elle n’eut à priori aucun organe atteint ni aucun os cassé, elle avait besoin de s’allonger. Le sang continuait de couler lentement. Elle gardait cependant les yeux ouverts, vissés sur la duchesse. Celle ci, alors qu’elle fut visiblement en pire état que d’autres, se tenait là, sur ses deux jambes. Grâce à Ferlynn, pensa-t-elle, grâce à Ferlynn Quazar. Bien consciente qu’elle pourrait s’évanouir d’un instant à l’autre, elle attendait avec impatience de voir ce que la Dame allait faire.

Rien à signaler

Il était une fois un 12 Ellune 1100 dans les arènes de Borderoc

Information hors-RP : *J'ai pensé à un truc, on peut tenter une cautérisation de la plaie avec une torche. Soit ça fonctionne et on limite l’hémorragie, soit tu peux en profiter pour faire un lancer de dès pour activer le soin suite à la douleur de la brulure qui soignerait donc la blessure et la brûlure ? Ou alors, on part sur une suture à vif ^^

Information lancers de dés :

Percuté, suspendu, aveuglé, assourdit mais aussi écrasé au sol par les différents dons qui s'étaient tour à tour activés, Ilclaste se surprenait à être en vie. Oh oui, putain, douloureusement vivant même. Il aurait voulu dire qu'il avait eu peur, mais tout s'était enchaîné trop vite pour qu'il le réalise trop vite.

Pour le moment, il ne voyait même pas ce qui l'entourait... Du moins jusqu'à ce qu'un petit coup dans la mâchoire ne brise le sort et lui rende la vue. Il papillonna des paupières, avant qu'une forte odeur de fer ne l'alarme : "Aidez ... moi."
Supplia quelqu'un proche de lui, avant qu'il ne découvre la silhouette glisser au sol. La chose le fit reprendre ses esprits. Bondissant sur ses pieds, non sans un juron de douleur, il s'approcha de la Belladona au corps meurtri. Heureusement qu'en qualité de chasseur il avait déjà vu du sang, car sinon il aurait sûrement tourné de l'oeil.

Retirant la veste qu'il portait, il s'en servit pour presser sur hémorragie et limiter la perte du précieux liquide.

Se glissant aux côtés d'elle, il pressa brièvement sa main et lui glissa un rassurant :
-Je suis là, je m'occupe de vous.

Mais en réalité, il n'était pas chirurgien et encore moins médecin, alors quand au loin il vit les lames rappliquer en repoussant la foule, tentant de calmer des plus effrayés, et qu'il entendit l'une d'elle hurler à ses compères de s'occuper au plus vite des blessés, alors qu'on dépêchait sur la zone, les secours, il appela :

-Ici ! J'ai une blessée grave. Et heureusement, on entendit son appel. Deux nouvelles personnes fondirent sur eux. Le premier lui demanda ce qui s'était passé.

-J'sais pas. Elle pissait le sang, j'ai arrêté le sang comme j'pouvais. Mais faut refermer la blessure.

-Bien, voyons ça lança le secouriste en soulevant le vêtement dont Ilclaste s'était servi pour presser la blessure. Une simple coup d'oeil et il confirma les paroles d'Ilclaste d'une voix grave :

-Mon gars, je vais avoir besoin que tu me la tienne... *

Gloire à Naâme ...

Information hors-RP :
On va partir sur un traitement "naturel" ^.^

Information lancers de dés : Rien à signaler sur mes lancers.

Les yeux cachés, à l'abri derrière le bandeau n'étaient encore qu'à moitié ouverts, le flou qui en résultait n'était qu'obscurité étouffée par la noirceur du bout de tissu. Une douleur située entre la brûlure et le déchirement dévorait le buste de Faye dont le visage se couvrait de fines larmes. Elle n'avait jamais eu aussi mal, la noblesse n'offrait pas l'opportunité de s'habituer à pareille peine, encore moins lorsqu'elle était aussi protégée. Effondrée et presque inconsciente, la jeune aristocrate voulait appeler sa mère, appeler à l'aide, mais elle en était incapable et, consciente de sa faiblesse, elle ne faisait qu'en accentuer ses pleurs. Sa gorge était sèche et rauque, elle avait l'impression de respirer du gravier.

Elle entendait des murmures derrière le bandeau, mais elle se sentait seule au monde. Sa vision lui avait toujours été enlevée par souci de survie et cette même habitude devenait soudain une véritable torture. Désorientée, elle balbutiait des paroles incompréhensibles qui imploraient les inconnus au-dessus d'elle de la sauver. Elle ne voulait pas mourir, elle avait si peur de mourir, elle voulait vivre et sa pierre ne l'aidait pas. Naâme tenait-il donc tant à la faire rejoindre ses parents ?

Son buste se secouait de brusques convulsions qui précédaient de larges giclées de sang au travers du linge apposé par le transcendant. Elle sentit la pression s'affaisser et une remarque lourde de sens qu'elle ne saisit pas au premier abord. Le ton réveilla cependant l'instinct de la jeune femme qui leva une main faible, bien vite reposée par le secouriste. Ce dernier ajouta.

- Maintenez lui les épaules.

L'enfant Belladona sentit qu'on lui appuya sur le haut du buste, la clouant au sol et ne faisant que renforcer son sentiment de détresse. En dépit des paroles du second parti qui se voulait rassurant, elle essaya de se dégager. Tentative bien vaine, puisqu'elle n'avait plus la moindre force dans ses veines. Toujours aveuglée, elle ne se fiait qu'à son ouïe et ce qu'elle entendait dès à présent la fit pâlir plus encore. Le son des braises craquantes venait de retentir, se levant au-dessus d'elle tandis qu'elle essayait plus encore de se débattre. Un crissement de lame que l'on sort du fourreau retentit, et pendant de longues secondes, elle entendit le feu réchauffer le fer.

Le bout incandescent du fil vint lécher sa blessure en un grésillement à en retourner l'estomac. Faye hurla à s'en déchirer la gorge, sa chair brûlant sous l'ardente manifestation. Coincée, c'était comme si on lui faisait subir la pire des tortures, elle criait si fort que sa mâchoire s'en était complètement écartée, laissant paraître des dents qui ne souhaitaient que s'échapper de leur enveloppe. La voix de la jeune femme se brisait de sanglots, offrant à sa résonance une teinte saccadée. Son avis avait changé, à l'instant, elle aurait préféré mourir.

Lorsqu'il retira la lame, les cris s'arrêtèrent, offrant aux pleurs la place première. Les expirations de la jeune Belladona étaient lourdes, épuisées, si elle n'avait eu qu'un souhait à formuler, ç'aurait été de simplement s'endormir et ne plus rien ressentir. Lorsqu'elle rabaissa la tête, son bandeau desserré tomba sur son nez, dévoilant des paupières qu'elle gardait closes. Elle ne pouvait même plus lever la main, ou maîtriser ses yeux, chaque pensée qui lui passait à l'esprit, elle l'exécutait sans le réaliser. Et son oeil droit s'entrouvrit ...

Gloire à Naâme !

Toujours en garde, la jeune femme ne rompit pas sa position lorsqu’elle fut frappée par ce qu’elle considéra comme un autre Advictâme – on ne peut perdre soudainement la vue des alentours et ne voir que soi-même… ! Tous le sens en alerte, elle se rendit compte qu’elle les avait aussi perdus… Mais ne cédant pas à la panique elle se rapprocha de son morgg – tout en remettant épée au fourreau pour ne pas risquer de blesser quelqu’un.

Ne sachant pas si l’animal était ou non touché par l’Advictâme, son réflexe fut de l’empoigner par la peau du cou. D’une autre main elle lui enfila sa muselière qui jusque-là pendait accrochée à son harnais. Bien que maté au fer depuis trois ans, il restait une bête sauvage et la possibilité qu’il y ai plusieurs litres de sang autour d’eux pouvait le faire vriller. Elle resta ainsi, un genou à terre, tenant son morgg par le cou et son autre main posée sur son museau, jusqu’à retrouver ses sens.

Les Advictâmes semblaient se calmer peu à peu, laissant une scène de désolation autour d’elle.

Vitala Rochefer était à terre derrière elle, en train de se relever avec l’aide de la jeune femme qui s’était adressée à elle juste avant que n’éclate la magie divine. Mais ce n’est pas ce qui retînt son attention – la duchesse était hors de danger à présent et bien capable de se débrouiller par elle-même ! Non, ce qui attira Rose fut la scène de soins rudimentaires qui se déroulait sous ses yeux. Tirant Corbac, elle se rapprocha du cornu qui était en train de s’occuper de la jeune aveugle, secondé par un des subalternes de Rose.

Rose sentit ses oreilles et son visage se crisper au cri que poussa la jeune femme lorsque la lame incandescente toucha sa peau. Mais le sang s’arrêta de couler et la jeune femme de crier. Rose senti une bouffée monter en elle et s’en saisit pour se redresser.

- Transportez là à l’infirmerie ! aboya-t-elle à deux de ses subalternes QUE TOUTES LES PERSONNES VALIDES AIDENT AU TRANSPORT DES BLESSES JUSQU’A LA TENTE BLANCHE A L’ENTREE OUEST DE L’ARENE ! se mit elle à hurler pour surplomber la rumeur de la foule, reprenant son autorité de patrouilleuse-en-chef

Puis elle tourna les talons et revînt près de la duchesse.

- Tout va bien ma dame ? Devons nous faire évacuer et interrompre les festivités ? s’enquit-elle plus calmement

La tempête semblait être passée, tout du moins pour un grand nombre de badauds… Les pieds de la Saphir venaient de butter dans quelque chose de mou et dur à la fois. Baissant les yeux, elle vit la femme qui avait aidé la duchesse étendue de tout son long au sol, semblant évanouie.

Lâchant un soupira d’agacement, Rose fit son devoir en se baissant pour venir en aide.

- Hey, vous m’entendez ?! on lui avait appris qu’il ne fallait pas bouger un blessé mais tout faire pour qu’il réagir et se meuvent de lui-même, aussi n’hésita-t-elle pas à gifler – sans laisser de marque non plus – la joue de la jeune femme

Codage par Libella sur Graphiorum

Un 12 Ellune 1100 aux arènes de Borderoc

L'inconnue n'était pas particulièrement en bon état. Lorsqu'elle remarqua cela, Vitala grommela intérieurement, prête à tenter une énième fois à se remettre sur ses deux pieds seule. Contre toute attente, cette femme qui s'était adressée à elle un peu plus tôt la saisit sous les bras, puis la laissa prendre appui sur ses épaules à défaut d'être capable de soutenir leurs poids à toutes les deux. Vitala grimaça légèrement en se remettant tranquillement, mais sûrement sur ses deux pieds – les lianes avaient fait d'importants dommages et sa blessure était douloureuse. Ses jambes tremblaient alors qu'elle se relevait. L'espace d'un instant, elle crut qu'elle allait retomber, mais l'inconnue ne lui en laissa pas l'occasion : sans cérémonie, celle-ci la saisit par le bassin pour la relever. Vitala était debout.

L'inconnue se laissa retomber sur le dos. Vitala aurait probablement dû la remercier, mais elle ne le fit pas – elle n'en eut à vrai dire pas le temps. Orlion la repéra et fila à toute allure vers elle, et Rose Sombreval, la patrouilleuse en chef, débarqua en trombe, demandant des instructions. Devait-ils interrompre les festivités?

« Non », répondit froidement la duchesse d'un ton catégorique.

Orlion arriva près d'elle, fou d'inquiétude.

« Je vais bien », dit-elle à son intention, non sans prendre appui sur lui.

Le duc n'était visiblement pas convaincu. Son épouse semblait perdre beaucoup de sang et il la connaissait assez pour voir dans son regard fier et imperturbable qu'elle souffrait – beaucoup. Il murmura quelque chose à son oreille, mais elle ne l'écouta pas et poursuivit à l'adresse de Rose, qui venait de gifler la femme qui l'avait aidée :

« Dès qu'elle est hors de danger, transportez-la avec les autres blessés – assurez-vous qu'elle ne quitte pas immédiatement, je lui dois des remerciements. Sécurisez et évac... »

Vitala serra les dents brièvement. Foutues lianes!

« Sécurisez et évacuez la zone le plus discrètement possible... Et... »

Quelques sueurs froides. Le tournis. Elle ferma les yeux, puis les rouvrit. Elle perdit le fil un instant, et son regard balaya la scène. Tomba sur lui. Le responsable de ce désastre. La duchesse reposa son attention sur la patrouilleuse et, d'un ton glacial, termina :

« Et jetez-moi cet imbécile dans la première geôle que vous verrez. »

D'un mouvement de la tête, elle désigna le chasseur. Quelqu'un devait payer pour cette catastrophe. Et ce serait lui.

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CCCrush

Gloire à
Naâme

Petit à petit, les victimes de l’incident se relevaient les unes après les autres, salies de rouge, déséquilibrées. Le sang avait cessé de s’étendre sur le pavé ; tant de lames avaient accouru sur les lieux qu’il y en eut bientôt plus que de blessés. Des garrots et des pansements hatifs, et même l’inimitable souffle du fer rouge cautérisant une plaie. Sur les ordres de la duchesse et d’une lame aux yeux mauves, les blessés étaient transportés à l’entrée de l’arène, où les premiers soins pourraient être administrés loin de la panique.

Ferlynn avait de plus en plus de mal à rester éveillée, ses paupières fébriles manquant sans cesse de se clore dans un sommeil ô combien enviable. Alors que le sang imprégnait les cheveux de la veuve, la truffe humide d’un Morgg vint lui caresser le front. Elle eut juste le temps de gémir avant qu’une main ne vienne lui claquer vigoureusement la joue.

Un geste pas tout à fait incompréhensible ; sans doute qu’elle donnait l’air d’être inconsciente pour la propriétaire de cette main, mais tout de même, la frappe -aussi bien intentionnée fut-elle- d’une simple lame sur la noble Ferlynn lui blessait davantage l’ego que la joue.

L’action eut néanmoins la réaction escomptée, et Ferlynn put ouvrir les yeux, les poser d’abord sur la mufle forcenée, puis sur la duchesse qu’avait rejoint son retardataire d’époux. Elle entendit à moitié les ordres donnés et se contenta de lever doucement le bras quand une lame vint pour la transporter en sécurité.

« Ne... »

Elle toussa, repris son souffle. La duchesse venait-elle de refuser l’arrêt des festivités ?

« ...Ne me touchez pas... »

On ne l’entendit pas. Deux lames la saisirent pour l’emmener, laissant sa broche égarée baigner dans le sang.

Rien à signaler

Il était une fois un 12 Ellune 1100 dans les arènes de Borderoc

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Dire qu'Ilclaste n'avait pas tremblé quand il avait compris ce qu'on exigerait de lui aurait un mensonge. Il avait comprit ce qu'on allait faire à la jeune femme et il en était horrifié. Horrifié que ce soit ça, la seule solution... Elle serait marquée à vie. Et, aussi prétentieuse fut-elle, il ne lui aurait pas souhaité une telle souffrance.

Alors, en lui tenant les épaules, il pria. Oui, il pria Naâme pour elle.

-Naâme je t'en prie, sois là. Sois-là pour elle. Soigne là...

On approcha la lame incandescente et il continua à prier.

-Naâme tout puissant...

Il n'aurait su dire ce qui fut le pire. Le son, le bruit, ou l'odeur. Peut-être les trois... La chaire de la jeune femme fumait, mais sa pierre de vie resta terne. Voilà, la cicatrice était là, aujourd'hui et à jamais... Et la jeune femme était là, pleurant et gémissant. Ilclaste,lui , lui murmurait des "ça va aller", en sachant pertinemment que la douleur n'était que le début, et que rien n'était encore joué... Elle encourait encore l'infection. Elle n'était pas si sauve que ça...

Il fallait déplacer les blesser et elle était dans la liste. Il s'apprêtait à la porter quand brusquement il remarqua le bandeau qui avait glissé, et l'oeil incandescent qui le regardait.
Il eut l'impression de recevoir un coup de poing en plein estomac, alors qu'il formulait sa pensée à haute voix.

-Théa...

Cette incandescence... C'était comme le regard de Théa, la jeune croquemite qu'il avait rencontré en début d'année... Un oeil jaune, gonflé de larme, qui semblait lui demander "pourquoi il lui avait fait ça".

Se rappelant qu'ils n'étaient pas seuls, il se reprit et posa sa main sur les paupières de la jeune femme en lui murmurant un pressant : "Garder les yeux fermés" alors que, les mains un peu tremblantes, il remettait le bandeau en place. Il s'apprêtait à la soulever pour la ramener vers le lieu d'évacuation quand brusquement, il réalisa que les saphirs convergeaient dangereusement vers lui... Et c'est alors qu'il comprit : il serait le coupable. Il serait l'exemple.

Gloire à Naâme ...

Information hors-RP :
Rien à signaler.

Information lancers de dés : Rien à signaler sur mes lancers.

La lumière perça comme un flou aveuglant au travers des cils de la noble, lui ramenant un soupçon de lucidité dans cet instant d’égarement. Cherchant faiblement son bandeau pour le ramener à sa place, ses mains se mirent à battre le sol, à la recherche désespérée de son refuge d’ombre. Elle sursauta presque lorsqu’elle retrouva les ténèbres, non incarnées par son tissu noir, mais par la paume d’une main dont elle ne connaissait pas la provenance. Elle ne reconnut que la voix, qui, à son oreille vint la faire trembler d’inquiétude. C’était l’homme aux cornes, celui dont elle avait demandé l’aide et qui … l’aidait ? Faye se sentit plus coupable que jamais d’avoir été aussi insensible avec un inconnu qui, finalement, avait certainement un bon fond …

S’accrochant à lui pour se relever, la jeune femme ne put qu’entendre quelques voix qui énonçaient des accusations envers un certain « imbécile ». C’était le ton de la Duchesse, au vu de son altercation avec le transcendant plus tôt, avant que tout n’éclate, il était certain que c’était lui qui était visé par cet ordre injuste. Pourquoi ? Quel droit justifiait donc de faire arrêter un homme qui n’était coupable d’aucune atrocité si ce n’était que d’avoir laissé sa langue sauvage sans collier ? Rien, il n’y avait rien qui justifiait pareille initiative, et quand bien même l’évidence plaidait en sa faveur.

Toujours embrouillée, mais bien moins étourdie par sa blessure, elle saisit le bruit des bottes dans la terre qui s’approchaient d’eux. Les grincements métalliques qui accompagnaient cet orchestre ne laissaient aucun doute, les lames allaient bel et bien satisfaire le vœu de la Duchesse ! Toujours appuyée sur l’épaule de l’insolent, la croquemite prit un court écart comme pour s’avancer en direction des sons qu’elle percevait. C’était trop injuste ! Evidemment qu’elle devait parler ! La voix d’un membre du bas peuple ne valait rien, mais la famille Belladona a toujours été respectée, si les autorités n’écoutaient pas, ce serait la légitimité de toutes les lignées nobles qu’ils remettraient ainsi en cause !

- Attendez … attendez !

Elle s’égosilla presque à hurler, malgré la douleur qui brûlait dans sa cage thoracique. De sa voix fluette, Faye n’était pas vraiment impressionnante, alors elle s’adressa directement à la tête de braise qui avait ordonné cette infamie.

- Duchesse, comment pouvez-vous … l’accuser ainsi ?! Cet homme m’a sauvé la vie ! Quel … crime ... pourrait justifier cet ordre ? Il n’est coupable … de rien qui s’est produit ici !

A ce point de sa tirade, la jeune femme avait senti un puissant émoi remonter dans sa gorge … c’étaient encore ses sentiments qui redevenaient fous, qui la faisaient s’emporter. Ils l’avaient si bien conquise que sa voix s’était nouée de larmes. Impossible de dire si elles étaient causées par la douleur encore fraîche, avivée par chaque mot qu’elle prononçait ou simplement par le choc de pareille preuve de tyrannie. Jamais sa mère n’aurait accepté ce genre d’abus, pourquoi le devrait-elle ?!

- C’est vous ! C’est vous qui, avec votre … fichu orgueil, avez déclenché ce déchaînement ! Vous avez peur de votre propre culpabilité et vous la lâchez sur un innocent parce qu’il ne vous revient pas ?! Allez-vous m’emprisonner moi aussi parce que … parce que ce que je vous dis ne vous plaît pas ?! Ferez-vous pareil avec tous ceux dont la parole vous dérange ?!

Essoufflée, elle se pencha en avant, se repliant sur son propre ventre, et finalement, elle lâche en un dernier semblant de cri.

- Vous devriez … avoir honte ! Et les lames de saphir qui se soumettront à un ordre aussi tyrannique devraient aussi avoir honte ! Cette journée n’a-t-elle donc pas été assez gâchée pour vous tous ?!

Elle pensait à ses pauvres parents, pour lesquels elle était venue déposer des fleurs et qui, à la place, avaient assisté au sang de leur fille qui avait coulé sur un sol qui aurait tout aussi bien pu devenir sa tombe. D’une complainte gémissante, elle se replia sur son buste endolori, laissant le poids de ses mots trouver leur conséquence. Sous son bandeau de jais, elle essuya une larme.

Gloire à Naâme !

La femme sous ses phalanges ouvrit les yeux, Rose en fut soulagée bien qu’elle ne le montra pas. Elles échangèrent un bref regard que Rose rompit rapidement, n’ayant pas plus de temps à perdre.

Deux de ses collègues vinrent l’aider à remettre la noble debout – malgré quelques protestations – sous les ordres de la duchesse et Rose ne la regarda même pas s’éloigner, se retournant vers sa dirigeante qui continuer de donner ses ordres.

- Le mettre au cachot ? Pour quel crime ? ne pût-elle s’empêcher de lâcher, extrêmement surprise

Non pas qu’elle n’ai pas envie de le faire – ce corniaud avait tout de même bravé son autorité et celle de la duchesse par ses paroles incisives – mais on n’envoyait pas en geôle tous les imbéciles qui osaient saper une autorité ! Si c’était le cas, Rose ne serait sans doute pas patrouilleuse-en-chef à ce jour…

Mais elle n’eut pas l’occasion d’entendre la réponse de la duchesse, une voix fluette mais très audible venait de fendre la foule. Rose reconnu la fille Belladona et arqua un sourcil.

L’enfant mettait le doigt sur l’exacte pensée de la patrouilleuse. Et alors qu’elle continuait à invectiver la duchesse – avec un courage que Rose ne lui aurait pas cru – la jeune patrouilleuse fut prise d’une quinte de toux. Une toux qui ne fit pas esbrouffe longtemps alors que la maitre-morgg était tout simplement en train de rire.

Alors qu’elle riait toujours, elle fit un signe de halte à ses subalternes qui s’étaient emparés du faune.

- Reconnaissez qu’elle n’a pas tort, ma dame… dit-elle à la Rochefer, ayant cessé de rire mais ayant les yeux brillants d’hilarité Bien que je comprenne parfaitement votre colère et votre rancœur – je la partage même, il m’a aussi insultée – je ne peux tout simplement pas obéir à votre ordre. C’est contraire au code d’honneur des Lames de Saphir, vous le savez parfaitement… la patrouilleuse chercha le regard du duc, qu’elle savait plus compréhensif et rationnel – mais qui aussi était le seul à avoir un réel pouvoir de dissuasion sur sa femme N’en faite pas un martyr, c’est un crétin, certes, mais il n’est pas dangereux pour votre souveraineté. Vous n’avez qu’à le punir vous-même, puisqu’il aime faire le rigolo en vous défiant, n’avez-vous pas besoin d’un bouffon à votre cours ?

Tandis qu’elle disait cela, son regard mutin mais aussi très condescendant bifurqua vers le cornu. Elle s’appliqua à le regarder droit dans les yeux, qu’il se rend bien compte de tout le dédain qu’elle avait pour lui. Et comme en écho à sa colère qu’elle se devait de réprimer, Corbac lui aussi se tourna vers le transcendant et se mit à grogner, avançant d’un pas vers lui, s’arrêtant comme à l’affut d’une proie.

Rose posa une main sur sa hanche et changea de pied d’appuis. Sa botte s’enfonça alors sur quelque chose de dur qui craqua sous sa semelle métallique. Intriguée elle se pencha pour ramasser l’objet écrabouillé et maculé de boue et de sang. Le gardant en main sans trop se poser de question sur sa véritable nature, elle reporta son regard sur sa duchesse.

Codage par Libella sur Graphiorum

HJ : Ferlynn, c'est ta broche que Rose a dans la main ^^ Je ne savais pas si cette info de ton texte était importante ou non mais je l'ai saisi xD

Il était une fois un 12 Ellune 1100 dans les arènes de Borderoc

Information hors-RP : Merci à Vita de me laisser poster pour mon petit caprice ^^. Je voulais poser par écrit le ressenti d'. Il a jamais eu autant de soutien dans sa vie, alors je voulais marquer ça d'un post !

Information lancers de dés :
Ilclaste était paralysé. Oh, oui, il avait était une vermine, un lascar, un fanfaron... Mais aujourd'hui il n'avait voulu être aucun des trois. Il avait voulu être un transcendant. Un homme qui vient prier ses morts. Un homme qui cherche à comprend où va ce monde et quelle place il doit y occuper.

Il n'était pas venu pour être jeter en prison. Et pourtant... Pourtant, les lames l'encerclaient et il n'avait pas d'échappatoire...

Alors, petit faune, on fait moins le malin, hein ?

Il respire par saccade. Cherche une issue. Rien ne lui vient. Il est venu sans coup d'avance...
Grossière erreur quand on pénètre le territoire de Vitala Rochefer.

C'est alors qu'une voix s'ouvre au dessus des autres et qu'il remarque que c'est la croquemite qui s'emballe... Il a vu de quelle émotivité ces personnes là peuvent faire preuve, et il regarde, médusé, Faye se laisser emporter par son discours.

Elle prend sa défense. Elle... la Belladona qui a pourtant été la première à le mépriser, la voilà qui s'emporte, et le Bâtard qui a du mal à y croire, la regarde aussi honoré qu’horrifier. Ne l'a-t-elle pas comprit ? Quel était le sort que l'on réserve à ceux qui se dressent contre la duchesse ?

A-t-elle conscience du péril auquel elle s'abandonne ? Si c'est le cas alors, Ilclaste lui doit des excuses : il avait pensé qu'elle était comme tout les plus riches : plus fort en parole qu'en acte.

Mais, et c'est la deuxième surprise, elle n'est pas la seule à remettre l'ordre de la Duchesse en question. La deuxième protestation vient d'une cape blue... Et pas n'importe laquelle, celle de la dresseuse de morgg... Ah si Ilclaste n'avait pas été aussi tendu, peut-être aurait-il rit de la voir ainsi le "défendre"...

Un bâtard défendu par un saphir ? On dirait le début d'une mauvaise blague... Et pourtant, pourtant c'est ce qui se déroule à cet instant.
Silencieux, il observe la scène en ayant l'un des rares éclair de bon sens de sa journée en se taisant...

Il a écouté les mots de la nobliette, et de Saphirette... Encore surpris qu'on puise s'interposer entre lui, bâtard sans nom, et la Duchesse, le corps tambourinant.

Elles ont raison, cela semble si injuste... Et pourtant... Pourtant, il doit l'avouer, il a le coeur lourd de culpabilité. Il est coupable d'avoir céder à la provocation. Coupable d'avoir parlé trop vite. Coupable à sentir ses épaules se vouter... Il a failli à Naâme. Il a faillii à Athina. Failli à Echo... En quoi alors, peut-il espérer la justice ?

Un 12 Ellune 1100 aux arènes de Borderoc

Vitala tourna lentement la tête vers la jeune noble qui s'égosillait, qui remettait sa décision en doute, qui l'accusait, même. Pour qui se prenait-elle? Qui pensait-elle être pour oser s'adresser ainsi à elle? Si la colère recommençait à bouillonner en elle, la duchesse resta de marbre devant l'hystérie de la Belladona. Autour d'eux, plusieurs personnes semblaient retenir leur souffle. La patrouilleuse, qui aurait mieux fait d'être de ces personnes, n'en fit pas partie. À son tour, elle remit en question la décision de la duchesse. Elle refusa même d'obtempérer, prétextant que l'ordre allait contre le code d'honneur des Saphirs – de quoi parlait-elle?... – et y allant même d'une petite blague, comme si c'était le bon moment. Il n'y avait jamais de bons moments pour défier Vitala Rochefer. Néanmoins, cette idiote de noble et cette imbécile de patrouilleuse venaient de choisir l'un des pires moments de l'histoire du Gravorn pour mener leur révolution dont, disons-le franchement, elles seules avaient quelque chose à faire. Ah non. Elles seules et le chasseur, qui ne devait pas particulièrement avoir envie de retourner dans une geôle du Gravorn après avoir connu la plus horrible d'entre toutes. Bien entendu, cette information était inconnue des deux jeunes femmes. Elles pensaient avoir face à elle un preux chevalier un peu débile. Vitala, elle, savait qu'il n'en était pas à sa première offense. C'était un criminel réformé, rien de plus. Enfin. « Réformé ». Il n'avait pas compris la leçon.

Un silence de plomb tomba. Vitala, soutenue par Orlion, s'approcha de la noble. D'une main, elle s'accrochait à son mari. De l'autre, elle tenait une blessure qui continuait à saigner. La tête lui tournait, mais cela ne l'empêcha pas de répondre à la jeune femme d'un ton aussi glacial qu'incisif :

« Lorsque j'aurez besoin des conseils d'une hystérique pour gérer mon duché et mon caractère, vous le saurez, Dame Belladona. En attendant, si vous souhaitez conserver votre place désormais fragile à la cour... taisez-vous ou allez parler à quelqu'un qui vous rappellera votre place. Vous semblez en av... en avoir cruellement besoin. »

Vitala pivota ensuite vers Rose.

« Et elle n'est pas seule, d'ailleurs. »

Son ton était hivernal. Si son regard sombre avait pu faire exploser la patrouilleuse en chef, celle-ci aurait probablement été réduite en poussière en cet instant précis.

« Ne faites pas l'erreur de croire que vous m'êtes indispensable. Si vous ne voulez pas obéir, d'autres le feront. »

Ce fut Orlion qui fit signe aux Lames. Son air était sérieux et grave. Il soutenait son épouse et e comptait pas accepter un refus.

« Emmenez-le », dit-il simplement.

Cette fois, nulle protestation. Le couple ducal était la plus haute autorité en ces lieux et lui désobéir était loin d'être avisé. Les Lames se saisirent d'Ilclaste pour l'emmener.

« Vous serez punie à la hauteur de votre insubordination, Lame, poursuivit Vitala. Vous... Vous...

- Accompagnez-la jusqu'à ses quartiers, ordonna Orlion à deux autres Lames en voyant que son épouse luttait pour ne pas perdre conscience. Puisque vous n'êtes pas en mesure d'obéir aux ordres de vos supérieure, vous n'allez certainement pas continuer à en donner. Vous êtes temporairement démise de vos fonctions. Votre chef décidera d'une punition appropriée pour vous en temps opportun. »

Orlion pivota vers les Lames restantes, en particulier vers celle qui suivait Rose dans la hiérarchie.

« Faites ce qu'il faut pour régler la situation ici. »

Sans un mot de plus, Orlion quitta avec sa femme, qui avait urgemment besoin de soins. Vitala émit une vague protestation, peut-être une insulte générale, puis sentit son esprit s'embrumer et lui échapper.

Information lancers de dés :		Information hors-RP :
Rien à signaler sur mes lancers de dés		C'est le dernier post de Vitala pour l'event! On peut discuter de la suite, si vous voulez – je pense notamment à toi, Ferlynn, car la duchesse voudra te remercier une fois moins K.O. Bref, je pense que plusieurs sujets complémentaires von suivre. Ma boîte à MP est ouverte!

Gloire à Naâme !

Sidérée. Rose était sidérée.
Punie pour avoir défendu un imbécile dont l’égo avait fait pousser des ailes… ? Punie pour avoir bravé une autorité à laquelle elle n’adhérait pas ? Si les circonstances étaient autres, Rose aurait sans doute argumenté un peu plus en sa faveur… Mais c’était la colère que la duchesse qui avait provoqué tout ce merdier alors sans doute ne valait-il mieux pas tenter de reproduire ça… Quoique, ça aurait pu être amusant et mis un peu plus d’ambiance.

Bouche pincée – une main sur le pommeau de son épée – elle regardait la duchesse s’éloigner supporté par deux Saphirs. C’était la voix du duc raisonnait dans ses oreilles – posant la sentence sans jugement – mais elle ne pouvait détacher son regard de Vitala Rochefer. Parce que Rose était certaine que c’était son idée à elle, pas celle du duc.

Rose était IN-DIS-PENSABLE à Borderoc ! Pas à la duchesse elle-même mais à la ville tout entière. Personne d’autre qu’elle ne pouvait diriger la brigade canine-morgienne. Si elle était démise de ses fonctions un laps de temps, la duchesse paralysait ainsi une unité armée qui a pourtant su prouver son utilité depuis sa création il y a trois ans… Rose allait devoir le prouver comme elle l’avait fait il y a aussi de cela trois ans, lorsqu’elle avait réussi à convaincre cette même duchesse – juste héritière à l’époque – des bénéfices pour la ville de créer cette brigade.

Elle y était déjà parvenue, pourquoi en serait-il autrement pour cette fois ?

Son égo n’avait d’égal que sa grande-gueule… Qui l’avait fichue dans un putain de pétrin mais qui n’était pas insolvable. Son égo était plus fort que ça, bien qu’à cet instant, il lui disait de se taire et d’obtempérer. Il y avait toujours des concessions à faire pour se sortir de la merde.

Posant enfin son regard sur le duc, elle retînt une grimace de dédain.

- Soit, duc… dit-elle simplement avant de se tourner vers ses hommes

L’un d’entre eux – le plus haut gradé et ne travaillant pas sous ses ordres habituellement – s’avança vers elle. Immobile, main toujours sur la garde de son épée elle ne fit pourtant pas mine de la sortir. Fixant le jeune soldat droit dans les yeux elle senti chez lui une hésitation. Quelques secondes qui parurent des heures, il reprit finalement son chemin vers elle lorsque – d’une rire dédaigneux – elle leva ses deux mains au ciel en signe d’obtempération.

Le soldat pris les liens de fer dans sa besace mais Rose et son regard de braise eurent raison de sa volonté. Il n’était pas né celui qui menotterait la belle blonde ! Elle obtempérait, que lui fallait-il de plus ? Les trois autres aspirants Saphir finirent par le rejoindre et s’est entourée de ceux qui avaient été ses propres hommes l’espace de quelques heures que la patrouilleuse se laissa accompagner vers la sortie. Corbac toujours lié à elle par le harnais à la taille de Rose suivit le mouvement sans grogner. Rose lui avait appris au fil des années à la suivre sans jamais faire opposition sous peine de se voir molester fermement.

Ils ne la lâchèrent que lorsque le commandant de la caserne de Borderoc leur demanda de rompre les rangs. Droit comme un i face à son supérieur hiérarchique, Rose était flanquée en plein milieu du dit bureau. Ils se toisaient du regard – Rose étant légèrement plus grande que l’homme que l’âge commençait à tasser – jusqu’à ce que le Saphir lâche un gros soupire en secouant la tête.

- Tellement prometteuse Sombreval… Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi…
- Me lâcher dans une arène avec des morgg sauvages… ? lâcha-t-elle d’un ton neutre mais totalement ironique, bravant encore l’autorité alors qu’elle risquait sa carrière toute entière
- Mauvaise idée, je ne suis pas certain que ça soit les morggs qui l’emportent… répondit-il sur le même ton Tu vas rester dans tes quartiers jusqu’à ce que je décide de ton sors. Là je n’ai pas le temps, les festivités doivent continuer et je dois trouver quelqu’un pour te remplacer… Je le savais qu’un jour tu allais te mettre des bâtons dans les roues à force de l’ouvrir ! Que ça te serve de leçon, aller, dégage d’ici Griffière !

D’un signe de la main il lui fit signe de décamper, donnant l’ordre de l’accompagner aux Saphir restés derrière la porte. Une fois dans ses appartements – rez-de-chaussée de la caserne avec accès directe au chenil où elle avait au préalable déposé Corbac dans son box – Rose se délesta de ses effets et se prélassa au soleil après avoir tiré une chaise près de la fenêtre qu’elle avait ouverte pour poser ses pieds sur le rebord et faire tanguer la dite chaise en arrière.

A quoi servirait-il de se ronger les sangs ? Elle devait assumer ses erreurs, son chef lui avait dit de patienter et, c’est bien ce qu’elle fairait… Elle avait trop confiance en elle pour craindre une sanction trop importante… Et puis, Rose avait passé une très bonne journée… Naâme avait été sali par sa propre grâce, en dotant la duchesse d’un Advictâme de terreur qui avait joué aux dominos… Un sourire planait sur ses lèvres tandis qu’elle rendait grâce en pensée au seul dieu qu’elle reconnaissait…

Codage par Libella sur Graphiorum

HJ : dernier poste aussi pour Rose ! Normalement ça devrait passer cette fois-ci xD

[Message à destination des joueurs de la part de Zhilla : Je pense qu'on peut considérer cet Event comme clos, vous pouvez évidemment faire des sujets "suite" pour exploiter les retombées sur vos personnages]

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