[16 Kallune 1078] L'embuscade de la jeunesse

Il était une fois un 16 Kallune 1078 dans le village d'Embuscade Information hors-RP :
Information lancers de dés : RAS
L'hiver était une saison austère qui rendait le Gravorn aussi gris que son drapeau pouvait l'être. En Kallune le froid devenait mordant, le vent capricieux et le soleil timide, mais à 15 ans, le jeune Ilclaste se fichait bien de la météo. Beau temps ou mauvais temps, il fallait apporter de quoi se nourrir à l’orphelinat et puisqu'il faisait parti des plus âgés, la tâche lui incombait, comme aux autres aînés.  

En hiver, un moyen facile de se faire quelque lieutons consistait à assister les boucherons pour la récolte du bois commandé par les familles qui avaient besoin de se chauffer. Cela ne rapportait pas de quoi se construire un château, mais c'était toujours ça de pris. Les bucherons travaillaient dur à cette époque et ne crachait pas sur la main d'oeuvre qui avait des bras à offrir.

Alors, pour sa part, Ilclaste aidait le vieux Golbin a transporter le bois découpé. Une fois cette tâche achevée, le bucheron lui avait promis un sac de pomme de terre de son potager et une poignée de lieutons. A ses yeux adolescent, la paye était généreuse, mais Ilclaste réfléchissait quand même à un moyen d'augmenter la mise. Le vieux l'avait déjà à la bonne car l'orphelin s'arrangeait pour lui apparaître le plus sympathique possible. Les gens étaient plus généreux quand l’affectif entrait en ligne de compte et Golbin avait un coeur tendre et souffrait d'une solitude nécrosante, qu'Ilclaste cherchait à combler le temps que l'homme se montre suffisamment généreux. Pour cela, L'orphelin devait supporter les vieilles histoires du bucheron, faire semblant de s’intéresser à ces foutou arbres et à cette ennuyante forêt, seule amante que côtoyait le vieux bucheron.

Après une journée longue, c'est le dos courbaturé et les doigts pleins d'ampoules, Ilclaste chargeait dans la charrette du bucheron les dernières buches de la journée avec un certain soulagement. Il ne ressentait le froid que du bout de son nez rougi, car le reste de son corps avait été réchauffé par l'effort. Menant par la bride les deux mules qui tiraient le charriot lourdement chargée, Ilclaste raccompagna l'homme chez lui, espérant que son labeur lui rapporterait plus que des patates et trois pièces. Cela fut le cas. Au sac de trois kilos de pomme de terre, le bucheron ajouta quelque navets.

Et Ilclaste détestait les navets.

C'est donc avec une moue boudeuse, que potant le sac de pomme de terre sur l'épaule, il repris le chemin vers l'orphelinat.