[15 dollune 1100] Résignation en résillience.

Résignation en résillience.
- 15 dollune 1100, à la forge Sélac, Albatra -

Huit longs jours de marche avaient été nécessaires pour palier la distance Borderoc - Albatra.

Cette distance, normalement parcourue en une petite semaine, fut une des épreuves les plus terribles qui avait du subir. Une épreuve totalement mentale alors que son physique certes sec mais musculeux et habitué à bouger n'était pas du tout en cause. Le tilikop facétieux et aussi tumultueux qu'un gosse n'avait rien arrangé à ses affres. Heureusement avait-il eut la bonne idée – déjà quelques semaines auparavant – de fabriquer un harnais avec des chutes de cuir. Une cordelette faisait office de laisse et il l'avait arrimée à son sac-à-dos-atelier. La bestiole pouvait ainsi être relativement libre de ses mouvements tout en devant suivre Rehan. Mais ça n'empêchait en rien Rokann de monter dans les arbres et Rehan de devoir râler et pester jusqu'à ce qu'il en descende...

Rokann. Ce prénom totalement imaginé lui était venu assez facilement. Tout d'abord et assez simplement surnommé « le Rose » – il avait été facile de deviner que l'animal était un mâle – le mot avait assez vite dérivé alors que la drogue devenue quotidienne et quasiment indispensable à Rehan l'avait inconsciemment inspiré. Cette plante, dont il avait acheté la plus grande quantité possible avant de quitter Borderoc, l'avait contraint à dormir en bord de route. Pour dire la vérité, il s'était même enfui de son auberge en pleine nuit et n'avait pas payé sa dernière semaine.

Son séjour à Borderoc avait été le plus long qu'il n'est jamais passé dans une ville depuis qu'il avait quitté précipitamment Albatra. Il fallait dire que ses dernières semaines n'avaient pas été de tout repos... Et Borderoc lui avait paru étrangement accueillante pour un jeune homme dans sa condition.

Il y avait trouvé un certain réconfort, et une solution – ou en tout cas une réponse satisfaisante – à ses principaux problèmes : son anxiété chronique et sa cyclothymie. L'orkann était facile à trouver quand on avait de quoi payer... Et sa consommation avait pour le moins drastiquement augmenté depuis qu'il avait repris la route.

De deux à trois joints par jour il était passé à presque dix. Des plus petits, moins chargés en drogue, un peu plus de tabac, mais son pochon descendait tout de même bien plus vite que lorsqu'il était à Borderoc, travaillant depuis l'aube jusqu'au soir et profitant de la nuit tombée pour se détendre et s'amuser. Depuis qu'il avait décidé de prendre la route son angoisse – plutôt bien calmée par l'orkann – était intrinsèquement revenue lui tordre les boyaux, la gorge et les poumons.

Il avait mis plusieurs jours avant de finalement se résoudre à rejoindre la capitale, ville de toutes ses adorations mais aussi de toutes ses peurs. Surtout de ses peurs alors qu'il l'avait quitté pour une raison qui lui hérissait les poils rien que d'y repenser... Alors la route fut longue et pénible psychiquement. Mais il fallait qu'il s'y rende.

Il avait écumé toute les forges de Borderoc – dont le célèbre Maillet Rocheux – sans succès. Ces belliqueux de vornois avaient tous et catégoriquement refusé de lui forger la petite boîte dont il avait grossièrement dessiné les plans. Le petit coffret, qui sera arrimé à sa ceinture et destiné à accueillir son cristal de vie dont il ne supportait plus la froideur contre sa peau. Ça aussi avait participé à son mal-être...

L'avoir en permanence collé à même son épiderme lui provoquait régulièrement d'horrible frissons – comme pris d'un accès de fièvre – et le rappelait à sa condition de jouet entre les quatre mains divines. Il lui était donc devenu primordial de faire réaliser cette boîte afin d'éviter de se la faire de nouveau voler. Et devant le refus des métallurgistes de Borderoc, Rehan avait dut se résoudre à se tourner vers le seul forgeron de sa connaissance : Avalon Sélac. Sauf que ce dernier résidait à Albatra...

Il avait passé plusieurs nuits blanches à se torturer l'esprit avant de finalement s'écrouler de sommeil et se résoudre à se rendre à la capitale dès son réveil.

La ville ne semblait pas avoir changée. En même temps il n'était parti que trois ans... Il n'eut aucun mal à retrouver ses repères et put se mouvoir avec une certaine rapidité dans les rues et ruelles bondées et animées. L'animation était bien différente de celle de Borderoc mais elle était emprunte de l'angoisse viscérale du jeune cordonnier. Tous ses sens étaient en alerte, il avait fini par serrer Rokann tout contre lui – d'abord dans l'idée d'avancer plus vite en l'empêchant de vaquer autour de lui – cherchant un certain réconfort dans la douce fourrure rose. Et puis ça empêchait qu'il soit trop visible et attire trop de gens... Les tilikops n'étaient pas des animaux communs et Rokann attirait facilement le regard, ayant souvent arrêté Rehan dans ses déambulations à Borderoc.

Lorsqu'il arriva enfin à la forge Sélac, il était tellement crispé qu'il en avait le souffle court. Son cœur tambourinait dans sa poitrine et bourdonnait à ses oreilles comme une cithare mal accordée. Déboulant presque comme un fou dans la pièce d'accueil aux clients, il se vautra carrément contre le comptoir, relâchant ses bras et laissant ainsi Rokann sauter sur le plan de bois dans un feulement outré.

Posant son front contre le bois relativement frai – en même temps il était tellement mal qu'il chauffait comme s'il avait de la fièvre – il poussa un soupire tout en se répétant qu'il était bien arrivé et qu'il était en sécurité. Une de ses mains fouillait machinalement sa poche à la recherche de sa blague à tabac qui contenait deux joints d'orkann roulés d'avance alors que sa boite en ferraille contenant sa réserve était rangée bien planquée au fond de son sac-à-dos-atelier.

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Résignation en résilience – 15 Dollune 1100

Si le grabuge du mois précédent avait laissé quelques traces, Avalon avait rapidement réagi pour tout remettre en ordre. Il n’avait pas fallu longtemps à la rumeur pour se propager dans Albatra, et il avait été surpris de voir le nombre de mains qui s’étaient instinctivement tendues vers lui pour l’aider à y remédier. Comme quoi, ça servait d’être une grosse guimauve ! La forge avait dû fermer pendant une semaine, le temps de vraiment tout ranger et de réparer les dégâts, il avait pris du retard sur ses commandes du coup. Pourtant, il avait quand même pris le soin de convier tous ceux qui l’avaient aidé à boire un pot pour fêter la réouverture de la forge. Après quoi il s’était remis doublement au travail. Tout ce bordel avait eu au moins un bon effet : il avait trouvé un jeune gars à employer pour l’accueil !

Et heureusement qu’il l’avait trouvé d’ailleurs car sans lui il n’aurait sans doute jamais pu rattraper son retard aussi efficacement. Il allait d’ailleurs pouvoir enfin ralentir sur ses horaires et s’accorder des nuits décentes. Bref, il était en train d’œuvrer dans l’atelier quand le bleuté débarqua ce jour-là, ce ne fut donc pas lui qui l’accueillit mais Charles, la vingtaine, blond comme les blés, les yeux pétillants, quoi qu’un peu étonnés à cet instant précis en voyant l’homme s’écraser littéralement sur le comptoir. Sans parler de sa bestiole…

Avant d’énoncer le moindre mot, Charles se retourna pour prendre un verre d’eau qu’il déposa sur le comptoir à l’attention de cette étrange carpette humaine.

Bonjour, Monsieur, voilà un verre d’eau pour commencer. En quoi puis-je vous aider ? demanda-t-il d’une voix parfaitement aimable et avenante.

Puis, jetant de nouveau un œil au tilikop, il ajouta :

Pourriez-vous également faire descendre votre animal du comptoir, je vous prie ?

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- 15 dollune 1100, à la forge Sélac, Albatra -

Le bruit d'un contenant plein de liquide qu'on dépose sur le bois est un bruit qu'il a appris à reconnaître ces dernières semaines. Pour tout avouer il était presque devenu un pilier de comptoir pendant son séjour à Borderoc. Mais il se doutait bien que ce bruit là n'était pas une choppe de bière. Pourtant il se mit à sourire – bêtement – la tête encore enfouie dans ses avant-bras croisés sur la planche de bois. Avalon était décidément bien trop prévenant...

Il allait relever son visage avec son sourire un peu niais quand une vox qui n'était pas celle du forgeron retenti à ses oreilles.

Ses lèvres reprirent leur moue habituelle.

- Qui êtes-vous ? sorti de sa bouche sans réfléchir Je cherche Avalon, où est Avalon ? Je ne suis pas au bon endroit... ?

Un vent de panique commença à le submerger alors qu'il ne s'attendait pas du tout à voir quelqu'un d'autre de l'ours blanc.

Attrapant instinctivement Rokann pour le serrer maladroitement contre lui, il fit un pas de recul, fixant des yeux presque exorbités vers le jeune homme blond de l'autre côté du comptoir.

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Résignation en résilience – 15 Dollune 1100

Charles haussa les deux sourcils aux complaintes de l’homme. Il jeta un regard par-dessus son épaule pour aviser la porte close. Le forgeron lui avait interdit de la franchir sans son autorisation. Bon, pas aussi formellement, certes, disons qu’il le lui avait plutôt déconseillé mais le résultait revenait au même. Alors il était tout à fait évident qu’il n’inviterait pas un client à la franchir à sa place…
Il eut cependant une idée.

Je suis son nouvel employé, Charles. Mon patron travaille dans son atelier derrière pour le moment, l’informa-t-il d’abord.

Puis il reprit :

Je n’ai pas le droit de vous laisser passer par cette porte mais, si votre requête est urgente, je suppose qu’il ne verra pas d’inconvénient à ce que vous fassiez le tour de la bâtisse pour passer par derrière… Il laisse souvent l’autre porte ouverte pour aérer.

Quant au forgeron, il était effectivement en plein travail, à moitié à poil, comme à son habitude lorsqu’il avait trop chaud, son torse suintait de perles de sueur et son visage était recouvert par un masque de fer protégeant son visage.

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Rokann poussa un petit cri strient alors que son maître le serrait trop fort et alla même jusqu'à planter ses griffes dans les mains moites.

- Aïeuh... ! lâcha Rehan lâchant Rokann*

Cette fine douleur eut au moins un mérite : le cordonnier oublia qu'il paniquait et put entendre les paroles du dénommé Charles.

- Oh je... ! Pardon c'est... il ne paniquait plus mais sentait monter en lui une autre genre d'angoisse : la gène N-non ce n'est pas urgent je... Je peux l'attendre, je ne l'ai pas prévenu de ma venue, je ne veux pas le déranger... ! M-mais je viens pour un travail en faite. Enfin, pour lui donner du travail, j'ai une commande à passer.

Oui, une terrible gène, comme un gamin prit en faute. Il avait continué de reculer jusqu'au mur derrière lui.

- Je vais l'attendre, ne le dérangez pas... ! Nous serons discret, nous ne vous gênerons pas non plus. il s'était adossé au mur et s'était laissé choir au sol

Dans son état actuel il lui était totalement impossible de ressortir. Il ne paniquait certes plus mais son angoisse était latente. Dans le bâtiment de la forge, il était à l'abri...

Il avait de nouveau tiré Rokann à lui mais plus doucement cette fois. Chuchotant pour apaiser la bête, il s'était délesté de son sac-à-dos-atelier et en avait ouvert un compartiment. Bien connu du tilikop qui se fit soudainement très sage, assit entre les jambes en tailleur de son maître, attendant la pitance de fruits que lui donna rapidement Rehan.

Lâchant un fin soupire, le jeune homme senti un énième nœud se dénouer en lui et sorti sa blague à tabac. Craquant une allumette, il avait collé un joint entre ses lèvres pour parfaire à son apaisement complet...

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* oui oui, je suis bien fière de ma rime à deux lieutons x3

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Charles haussa discrètement les épaules.

Comme vous voulez, Monsieur.

Il accueillit ensuite un autre client. De toute façon, d’ici une heure, Avalon viendrait sans doute s’enquérir de comment s’était passée la matinée avant de lui dire d’aller manger.

Et c’est d’ailleurs ce qui arriva. La porte menant à l’atelier derrière le comptoir s’ouvrit en grinçant faiblement, et le géant apparut dans l’encadrement, sa serviette à la main. Il s’était rhabillé et avait son masque, et essuyait encore la sueur de son front quand il interpella Charles.

Tout s’est bien passé, Charles ? s’enquit-il.

Le jeune homme lui assura que oui, qu’il y avait seulement cet homme un peu étrange qui avait débarqué l’air légèrement paniqué en le demandant, et qui l’attendait depuis assis par terre contre l’un des murs. Il avait ajouté qu’il n’avait pas voulu le déranger et qu’il s’excusait si d’aventure il avait mal fait.

Tu as bien fait, ne t’en fais pas, je vais m’en occuper. Va manger, on ne rouvre que vers 15h, l’informa-t-il avant de passer de l’autre côté du comptoir.

Il s’approcha de Rehan qu’il avait reconnu sans mal, même si celui-ci s’était littéralement assoupi. Un sourire éclaira ses lèvres tandis qu’il observait ses traits endormis. Comment faisait-il pour s’endormir à un endroit pareil ?! Enfin, il remarqua la petite bestiole qui était lovée – peut-être un peu contre sa volonté – contre le torse du bleuté et son sourire s’accentua. Il avait pris un animal de compagnie ? La salle étant vide à présent que Charles était parti, Avalon s’accroupit devant Rehan pour être un peu plus à sa hauteur.

Bonjour, Rehan, murmura-t-il doucement pour ne pas le réveiller trop brusquement tout en allant lui chatouiller le bout du nez.

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Les minutes s'égrenèrent et à mesure qu'il tirait sur sa roulée il sentait toute tension évacuer son corps. Il ne tarda pas à sombrer dans les bras du sommeil – mais il avait fait attention à ce que son joint soit éteint et il l'avait gardé dans sa main pour le jeter plus tard – et se cala un poil plus confortablement contre le mur, la tête reposant sur son sac-à-dos-atelier à côté de lui. Rokann sentant son maître apaisé avait fait sa toilette et s'était lui aussi mis en mode veille.

C'est une voix basse et un frôlement sur son nez qui le tira de ses rêves.

- Hum non, pas tout de suite maman, laisse moi encore un peu...

L'odeur de la forge, son vrai prénom ainsi murmuré, encore ensommeillé, il ne réalisait pas tout de suite où il était réellement... Mais lorsque se fut le cas – à dire vrai à peine une fraction de seconde plus tard – il ouvrit tout grands ses yeux et son cœur loupa un battement.

Avalon... !

Il se redressa d'un coup, faisant glisser au sol le pauvre tilikop qui dormait encore et qui feula de contrariété.

Son cœur s'était mis à battre la chamade alors qu'il regardait autour de lui.

- Ton employé il... commença-t-il, de nouveau – mais plus légèrement – gagné par la panique Il n'est plus là... ?

Oui, c'était bien le cas mais Rehan fit deux fois le tour de la pièce pour en être sûr, réellement inquiet qu'il ait pu entendre son prénom.

Son cœur s'apaisa lentement tandis qu'il revenait vers le forgeron, l'air un peu hagard et encore ensommeillé.

- Excuse moi je... Je crois que j'ai cru être dans la forge de ma mère... Ou en tout cas en sa présence, à cause de ton odeur... dit-il tout en se passant une main sur le visage N'emploie pas mon vrai prénom comme ça s'il te plaît, tu m'a flanqué la frousse... !

Et il se mit à rire, bêtement.

Il avait retrouvé son expression naturelle et apaisée, souriant simplement, content de revoir une tête connue en qui il avait confiance.

- Je... Salut. fit-il un peu penaud Tu vas bien... ?

Il n'avait pas encore retrouvé tout ses esprits.

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Il esquissa un sourire amusé en l’entendant prononcer le mot « maman ». Puis Rehan réalisa où il était et sembla un instant paniquer.

Non, il n’y a plus personne, ne t’en fais pas, le rassura-t-il alors qu’il posait la question pour Charles.

Evidemment que si son employé avait toujours été présent il ne l’aurait pas appelé par son véritable prénom mais par celui qu’il avait emprunté.
Il le regarda tourner rapidement dans la salle alors qu’il s’était lui-même relevé puis haussa un sourcil à la nouvelle mention de sa mère.

Son odeur la lui rappelait, vraiment ? Il n’était pas certain de comment il était censé accueillir cette information, c’était bizarre quand même comme rapprochement, hormis le fait que sa mère avait eu une forge elle aussi, non ? Il décida de ne plus y penser dans l’immédiat.

Désolé de t’avoir fait peur, mais Charles étant parti, je ne voyais pas la nécessité de t’appeler autrement, sourit-il pour s’excuser.

Son sourire s’accentua lorsqu’il se détendit enfin – il était plus détendu que précédemment en tout cas – et il cala la petite serviette sur ses larges épaules. D’ailleurs… Il devait peut-être sentir le fauve et le charbon, mais gageant qu’il ne pouvait décemment pas le vérifier discrètement, il passa outre également.

En plein travail ! Mais toi, comment vas-tu ? Je ne m’attendais pas à te voir ici.

Son regard se porta ensuite sur le tilikop.

Et lui, c’est qui ?

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Il fit un petit sourire contrit, un peu gêné d'avoir pris peur si bêtement. Mais on ne contrôle pas ses instincts...

- Moi je... Pas vraiment bien, d'où ma venue. lâcha-t-il sans trop réfléchir

Il valait mieux qu'il soit franc avec Avalon. Il prenait un risque énorme en revenant à Albatra et il avait tout intérêt à ne rien cacher au forgeron s'il voulait pouvoir bénéficier d'une relative protection... Enfin disons que si Rehan pouvait passer les prochains jours planqué dans la forge ou n'importe où ailleurs que le forgeron jugerait sûr, ça serait vraiment bien... Il avait besoin de repos et puis, la confection de sa boite prendra sans doute un certain temps.

- Je te présente Rokann, c'est un tilikop. enchaîna-t-il pour ne pas tout de suite plonger dans les détails sordides Je l'ai sauvé d'une vente frauduleuse il y à quelques semaines à Borderoc et depuis il ne me quitte pas... il se mit à sourire tout en caressant la fourrure rose

L'animal était remonté sur le comptoir – Rehan ayant lâché sa laisse – et s'était mit à laper le verre d'eau toujours posé dessus. Cela fit penser à Rehan qui n'avait pas été très poli avec Charles.

- Oh et, tu présentera mes excuses à ton assistant... ! Je n'ai même pas bu son verre d'eau... J'étais tellement certain de tomber sur toi que j'ai un peu paniqué... Enfin, traverser la ville était plus effrayant encore...

Il ne regardait plus Avalon, tout de même assez gêné de parler en ces termes, de ses peurs intrinsèques. Lors de leur première rencontre il s'était ouvert mais sans aborder le vif du sujet. Il n'en avait jamais parlé à personne....

Il poussa doucement Rokann et bu une longue gorgée avant de le lui rendre.

- C-C'est ta pause déjeuné non ? Je t'invite... ? Tu connais un endroit discret où on pourra parler sans être épié... ?

La forge était bien plus sûre mais Rehan essayait de se convaincre qu'il ne craignait pas plus dehors... Il n'était pas revenu depuis des années, il avait changé d'apparence, il avait vieillit, il avait appris et puis en cet instant il était avec un homme qui serait parfaitement en mesure de le protéger.

Le jeune cordonnier restait assez angoissé pour totalement occulter le fait qu'il était parfaitement capable de se défendre tout seul. Mais il s'en souviendra lorsqu'il racontera l'épopée tilikop et Alera...

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Il fronça brièvement les sourcils lorsque Rehan lâcha qu’il n’allait pas vraiment bien et que c’était d’ailleurs l’origine de sa venue. Qu’avait-il ? Que lui était-il arrivé qui justifie qu’il se tourne vers lui, un simple forgeron ? Il ne doutait pas que le bleuté le lui dirait prochainement puisque c’était jusqu’à lui que ses pas l’avaient porté.

Il regarda de nouveau l’animal et sourit, se détendant sensiblement, alors qu’il lui expliquait comment ils s’étaient rencontrés. Une jolie petite histoire que celle-là, et le tilikop semblait vraiment s’être déjà attaché à lui – sans parler de la laisse, bien entendu.

Ne t’en fais pas pour lui, il est facilement impressionnable mais il s’en remettra, dit-il en riant légèrement concernant Charles.

D’ailleurs si le garçon en avait pris ombrage, il ne se serait certainement pas donné la peine de lui donner un verre d’eau.
Quant à savoir s’il connaissait un endroit discret où aller…

Tout dépend des personnes que tu n’as pas envie de croiser, j’imagine, suggéra-t-il d’un air léger.

Car ce ne pouvait pas être pour une autre raison que celle de craindre d’être reconnu qu’il voulait se faire discret, n’est-ce pas ?

Mais je connais un petit traiteur de rue, on aura prendre à emporter et on mangera chez moi, c’est à une dizaine de minutes d’ici. Qu’en dis-tu ? proposa-t-il.

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- Et bien c'est... il s'en tordait presque les mains

Rien que repenser à ce qui lui avait fait fuir Albatra faisait remonter la boule d’angoisse qui avait pourtant bien été calmée par la joint qu'il avait fumé à peine une heure plus tôt. Mais il n'avait aucun intérêt à le cacher à Avalon.

- Ou-oui, ça serait vraiment bien si on pouvait déjeuner chez toi ça me... Disons que je me sentirais plus en sécurité. ses lèvres se tordirent en un fin sourire

Il passa sa main dans ses longs cheveux pour les remettre en arrière et poussa un soupire. La boule d'angoisse se baladait dans son estomac.

- En-en vérité je ne sais pas qui je fuis c'est... Il, ou elle, avait un masque. Mais moi, je n'en avais pas... il se pinça les lèvres et détourna le regard, la couleur perçant des yeux d'Avalon était trop impressionnante Il y a trois ans j'ai réussi à m'introduire en catimini dans un rassemblement de la secte des masques maâlistes... C'était à une époque où je me posais beaucoup de question sur la religion, je m'en pose toujours d'ailleurs, et je voulais voir si le maâlisme pouvait me convenir... sa voix s'amoindrissait à mesure qu'il parlait J-je pensais assister à une messe à la gloire de Kamaâl mais en réalité je suis tombé sur un rituel horrifiant, barbare et totalement à l'opposée de mes valeurs... il tendit la main pour reprendre la verre – de laissé par le tilikop qui avait sauté du comptoir pour s'aventurer de l'autre côté, Rehan le tira doucement par sa laisse pour le ramener vers lui – et le fini d'une traite C'était un sacrifice humain... D'un bébé, humain...

Un frisson d'effroi le parcouru, il se tue, ferma les yeux – toute couleur avait quitté son visage – et se mordit légèrement la lèvre, cherchant à faire taire sa peur qui n'avait pas lieu d'être en cet instant précis – à moins qu'Avalon eut été un masque maâliste... Cette fugace idée lui fit rouvrir d'un coup les yeux, tourner un visage soudainement transfiguré par la peur vers Avalon et faire un pas de recule – bousculant le comptoir et faisant tomber le verre qui roula avant de se fracasser au sol.

Son cœur s'était mit à battre comme s'il voulait sortir de sa poitrine et son angoisse était plus terrible encore.

- Non... fit-il pour lui même alors qu'il portait une main à sa poitrine, serrant dans ses doigts sa pierre de vie caché sous sa chemise

Au fond de lui il savait que c'était une peur irrationnelle. Qu'il n'y avait aucune raison que le forgeron soit un extrémiste maâliste – il était bien trop gentil pour ça – Mais sa pierre elle réagissait justement a son angoisse, et en cet instant il y avait de grandes chances qu'elle s'active et il n'y avait qu'Avalon comme réceptacle...

- Je hais Naâme autant que Kamaâl... ! hurla-t-il, en réponse à lui-même mais en direction d'Avalon qu'il fixait droit dans les yeux de manière instinctive

L'orkann n'agissait sans doute plus sur son anxiété et sa peur, mais elle était encore bien assez présente pour le désinhiber et lui faire légèrement perdre le contrôle...

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Il lui offrit un sourire apaisant lorsqu’il avoua qu’il se sentirait effectivement plus en sécurité chez lui. Le forgeron n’y voyait aucun inconvénient, ils y seraient mieux. Ils pourraient déjeuner tranquillement et n’auraient pas à se soucier des oreilles qui pourraient trainer dans le coin.

Il s’apprêtait à se mettre en route quand Rehan reprit la parole, et commença à mettre des mots sur ce qui l’avait poussé à partir. Au fur et à mesure qu’il se livrait, les sourcils d’Avalon se fronçaient et son regard se faisait à la fois préoccupé et surpris. Quand il avait évoqué le masque, il avait d’abord songé aux sang-visages, en écho au propre malheur qu’il avait vécu quelques années auparavant. Mais le bleuté avait vécu une toute autre chose, qui était toute aussi marquante. Il pouvait aisément comprendre pourquoi il avait ressenti le besoin de fuir après ça.

Quelle horreur… lâcha-t-il instinctivement.

Car il n’y avait pas d’autres mots.

Rehan sembla ensuite sombrer peu à peu dans une angoisse profonde, il n’avait plus l’air d’être là totalement, autrement que physiquement du moins. L’ours blanc s’approcha alors et prit d’abord ses poignets pour ne pas lui infliger un contact trop brusque. Puis, il les relâcha doucement, avant de porter ses grandes paumes sur les joues du bleuté.

Calme-toi, Rehan, tout va bien, tu es en sécurité ici, murmura-t-il.

Il balaya ses joues de ses pouces dans un mouvement frénétique, tout en émettant des petits « shhh » apaisants pour qu’il se calme.

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Son souffle se saccadait à mesure que son rythme cardiaque augmentait. Ses pupilles s'étaient agrandies en réponse à l'intense peur qu'il ressentait à cet instant, près à prendre ses jambes à son cou, le corps tremblant. Il n'avait pas quitté le forgeron des yeux et ses bras réagir par instinct lorsque ce dernier lui prit les poignets : ils tentèrent de s'échapper de la poigne du forgeron.

Mais ce dernier avait bien plus de force que le jeune bien que musculeux cordonnier... Rehan ne pu se défaire de l'éteinte et son corps se cala donc contre le comptoir, s'affaissant, de plus en plus tétanisé par la peur.

Dans son esprit tout tourneboulait à toute allure.

Pourquoi Avalon faisait-il ça ?
Quel était son but ?
Généralement lorsqu'on attrape quelqu'un comme ça c'est pour le bloquer.
Pourquoi Avalon voudrait-il le bloquer ?
Rehan n'avait pourtant rien dit ni fait qui le nécessite...
Mais pas en pensée.

En pensée il avait évoqué la possibilité qu'Avalon soit un masque maâliste... Mais si c'était ça, comment Avalon aurait-il pu savoir qu'il y avait pensée ? Et si le pouvoir de sa pierre était justement de lui faire entendre les pensées des autres qui pourraient lui nuire... ?

Oui, l'orkann n'agissait plus du tout en faveur de l'apaisement du jeune cordonnier... Pourtant, Rehan chassa de lui-même ses idées saugrenues quelques fraction de secondes après qu'Avalon eut posé ses grandes mains sur ses joues. Ce geste lui avait fait baisser les yeux et il avait ainsi pu voir que le cristal de vie du forgeron ne s'était en rien activé, qu'il n'avait donc pas lu dans ses pensées et qu'il n'était pas non plus un fanatique maâliste...

Une part de la peur de Rehan se résorba à mesure que les pouces sur ses joues chassaient sa tension. Il avait replongé son regard azur dans le bleu froid mais emprunt de cette même douceur qu'il avait connue quelques semaines auparavant.

Il se souvînt alors de la tendresse, de la chaleur, de la quiétude... Sans réfléchir, il alla se blottir contre le forgeron, enfouissant son visage contre le torse fort, glissant ses bras dans le dos, mains remontant sur les épaules, s'accrochant comme un naufragé à une bouée...

Sa respiration était encore difficile et son cœur ne s'était pas encore totalement apaisé. La peur était presque partie mais son angoisse était-elle toujours bien présente.

- Pardon... lâcha-t-il dans un murmure rauque J-juste un petit moment, ne dit rien, s'il te plaît... ajouta-t-il tout en raffermissant sa prise autour du colosse

De longues secondes – peut-être même plusieurs minutes – s'égrenèrent avant que Rehan ne se sente enfin capable de se décoller du forgeron. Il avait passé ce temps les yeux fermé, le nez emplit des odeurs de charbon et de métal incandescent qui était aussi le parfum de sa défunte mère. Celle qui l'apaisait toujours d'une simple étreinte...

Ces réminiscences firent venir les larmes aux yeux du jeune homme qui tourna alors le dos au forgeron, reniflant et se frottant un œil,

- Désolé, reprit-il la voix toujours rauque d'émotion c'est bon, c'est bon, ça va mieux... Allons y, je peux laisser mon atelier ici... ?

Comme si de rien n'était... Mais à vrai dire, il n'avait surtout pas envie d'en dire d'avantage... Les prochaines informations qu'il allait devoir partager avec Avalon avaient-elles aussi leur lot d'émotions alors autant ne pas trop surcharger.

Tout ce que Rehan espérait c'est que la présence du forgeron puisse suffisamment apaiser ses angoisses pour que sa pierre ne risque pas de s'activer. Si par malheur il devait faire du mal à Avalon il ne se le pardonnerait jamais...

Il prit Rokann dans ses bras alors que l'animal lui tendait les pattes – ayant senti que son maître n'allait pas bien – et en profita pour lui faire un câlin tout en se retournant vers Avalon, prêt à partir, un très fin mais tout de même authentique sourire aux lèvres.

Codage par Libella sur Graphiorum

Résignation en résilience – 15 Dollune 1100

Il continuait d’essayer de l’apaiser, de calmer la panique qu’il pouvait aisément apercevoir dans ses yeux. Et puis, Rehan se laissa choir contre son torse, s’y emmitouflant avant de glisser ses bras dans son dos pour mieux remonter ses mains sur ses épaules et s’y raccrocher. Cette scène lui fit mal au cœur. Ca n’avait rien à voir avec de la pitié, c’était de l’empathie, comme si sa douleur venait faire écho dans ses entrailles. Il détestait le voir dans une telle détresse. Mais comme il l’avait demandé, Avalon n’avait ni bougé, ni parlé, le laissant essayer de puiser ce qu’il avait espéré dans cette étreinte.

Au bout d’une trentaine de secondes, le forgeron avait fini par glisser sa paume à l’arrière du crâne du bleuté, et ses doigts allaient et venaient en petites frictions massantes et frénétiques. Juste pour lui signifier sa présence, et pour le rassurer un peu plus s’il le pouvait.

Il attendit qu’il se décide de lui-même à se détacher, et quand il brisa enfin leur étreinte, ce fut pour mieux le fuir en lui tournant le dos. Il le laissa faire pourtant, respectant sa pudeur. Accepter de montrer ses larmes à un autre était une grande preuve de confiance, et il comprenait parfaitement qu’il puisse garder une part de méfiance malgré ce qu’ils avaient déjà partagé. Après tout, même si Rehan s’était détourné, il avait très bien compris que quelques larmes avaient dévalé ses joues.
Mais il fit comme si de rien n’était.

Bien sûr, je le mets dans l’atelier, au cas où Charles reviendrait avant nous, l’informa-t-il avant de s’exécuter.

Puis ils étaient sortis et étaient passés prendre à manger au petit traiteur dont Avalon lui avait parlé, avant de rejoindre et d’atteindre finalement sa maison.

Je t’en prie, entre. Bienvenue chez moi.

Malgré le mobilier modeste, la maison était de bonne charpente. Il l’avait à l’époque retapée avant d’y emménager avec sa défunte femme, le nombre de pièces et le prix au rabais à cause des travaux devenant très attractif pour eux qui avaient prévu d’avoir au moins deux enfants. Malheureusement, il les avait perdus, elle et leur bébé. Le rez-de-chaussée disposait d’une grande pièce coupée en deux en partie salon et salle à manger. Il y avait également une cuisine, des commodités, et une porte menant à un sous-sol servant de cave pour conserver les aliments au frais. À l’étage, deux chambres, une salle d’eau, et une dernière pièce dont il se servait de petit atelier.

Information lancers de dés :		Information hors-RP :
Rien à signaler sur mes lancers de dés		Toutes mes excuses pour cet interminable temps de réponse !

Résignation en résillience.
- 15 dollune 1100, à la forge Sélac, Albatra -

Il hocha simplement la tête lorsque le forgeron lui dit qu'il allait mettre son sac-à-dos-atelier dans son atelier. Continuant de caresser le tilikop, il emboîta simplement le pas d'Avalon lorsque ce dernier sorti de la boutique.

Pressant le pas pour le suivre, Rehan resta dernière lui, se concentrant sur la haute stature dans le but d'oublier ce qui l'entourait et l'angoissait. L'orkann qui faisait encore effet et la courte étreinte – ainsi que les quelques larmes versées – avaient tout de même bien fait redescendre l’oppression qu'il avait ressenti.

Chez le traiteur il choisi un plat simple, à base d’œufs et de légumes, avec lequel il prit une demi-miche de pain ainsi qu'une belle tranche de fromage à pâte dure. Il lui restait quelques figues dans une de ses poches qu'il partagerait avec Rokann – et Avalon s'il en voulait.

Ils furent bien vite chez le forgeron et le jeune cordonnier regarda autour de lui avec une certain curiosité. La maison à étage était une petite masure de ville parfaite pour une famille. Mais Rehan savait Avalon veuf de femme et d'enfant... Il se demanda s'il avait vécu avec sa femme ici et si c'était le cas, quels pouvaient être les sentiments qui le retenait ici... Parce que lui n'aurait jamais pu continuer à vivre dans un endroit autant imprégné d'émotions.

Il chassa bien vite ses pensées indiscrètes en secouant légèrement la tête et posa Rokann au sol – le gardant tout de même en laisse.

- Merci... dit-il avant de se diriger vers la table pour s'y installer

Restant silencieux, il rassemblait ses pensées tout en disposant ses achats sur la table. Rokann sauta sur ses genoux et quémanda du pain dont Rehan lui coupa une tranche. Il posa les cinq figues qu'il lui restait au centre de la table et mordit dans une tranche de pain avant de lever les yeux vers Avalon.

Il valait mieux percer l'abcès tout de suite.

- Je suis venu te voir car j'ai besoin d'un forgeron pour fabriquer une boite qui contiendra ma pierre de vie. Je ne supporte pas de l'avoir autour du cou, il la sortie d'ailleurs de sa chemise et la posa sur la table mais sans la regarder et la garde généralement dans ma poche... Mais, le lendemain de notre rencontre, on me l'a volée. il frissonna et baissa la tête, serrant ses mains l'une contre l'autre, entrelaçant nerveusement ses doigts, d’atroces réminiscences lui revenaient en mémoire J'ai réussi à la retrouver mais... Je ne veux plus risquer de la perdre, même s'il me coûte plus d'en être dépendant... Je refuse d'être envoyé dans les Terres Ardentes... murmura-t-il, pensant pourtant qu'il ne voulait pas non plus des Terres Célestes

Mais ça n'était pas le lieu pour développer l'inimité qu'il ressentait envers les frères divins. Fouillant dans la poche intérieure de sa veste, il en sorti le dessin qu'il avait rapidement fait pour illustrer ce qu'il voulait qu'on lui forge.

[15 dollune 1100] Résignation en résillience. Boite10

- Je pourrais y glisser ma ceinture et avec un petit cadenas je ne risque pas de la perdre... expliqua-t-il succinctement

Puis il releva les yeux vers Avalon et se tût, le laissant étudier le dessin à sa guise. Mais dans son corps, son cœur se mettait à battre de plus en plus vite.

- C'était effrayant... lâcha-t-il sans vraiment réfléchir Se rendre compte qu'on est à ce point dépendant de ce cristal... Et la sensation quand tu en es séparé... C'est comme si tu étais déchiré en deux. La moitié de ton âme est déjà dans les Terres Ardentes, elle brûle, elle se consume... il porta une main sur son cœur, massant légèrement sa peau pour tenter de faire redescendre la pression qui le submergeait de nouveau Ça fait mal sans que tu saches exactement où, sans que rien ne te soulage... Et les visions... Des cauchemars devenus réalité. il avait les yeux légèrement humides mais il ne pleurait pas

Pourtant, il baissa son regard et fouilla une autre des ses poches, sortant sa blague à tabac et la petite bourse de cuir qui contenait ses fleurs séchées d'orkann.

Il en avait de nouveau besoin, pour continuer ce qu'il avait à dire, même si ça le soulageait déjà de pouvoir en parler à quelqu'un en qui il avait confiance, c'était pénible à raconter...

Codage par Libella sur Graphiorum

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