[1 Cellune 1100] Ce soir, je t'emmène danser !

Rappel du premier message :

Il soupira d’aise et défit sa chemise trempée de sueur devant la grande bassine d’eau. Sa main empoigna le linge humide qui séchait sur son bord, le trempa avant de le porter à son visage. La mousse du savon décapa la fine couche de maquillage qu’il s’était appliqué il y avait quelques heures et qui avait légèrement fondu sous l’effort de ses numéros. Il sourit à son reflet dans le miroir. Quelques années en arrière, il n’y aurait jamais cru.

Cette soirée de spectacles avait de nouveau rencontré un franc succès. Quelques soirs s’étaient succédés ainsi, sans accrocs, aussi fluides que de l’eau. Fous, géniaux, fantastiques ! Les applaudissements du public résonnaient encore au fond de son esprit dans un grand tintamarre de joie et d’accomplissement. Était-ce de la fierté ? Allait-il la garder longtemps ? Pépin se trouvait satisfait de sa nouvelle vie. Pouvait-il se prétendre heureux pour autant ?

Il y eut un chuintement : les portes en tenture s’étaient ouvertes sur la silhouette d’une jeune rousse alors que Pépin allait se débarrasser de ses braies. À la seule vision de celle-ci, le cœur du trentenaire se mit à chanter. Il accueillit le feu de son corps avec délice. Le désir qu’il ressentait à l’approche de l’archère l’avait toujours agréablement étonné, et son sourire s’élargit. Poursuivant sa toilette, Pépin achevait de marmonner une ballade qui contait un amour léger et gai entre deux jeunes gens par une journée de plein soleil. Il en tut la fin trop amère. C’était une idylle peut-être trop simple mais particulièrement attirante.

Il se retourna brusquement. Sa tignasse argentée arrosa les alentours tant son mouvement avait été vif.

“Ce soir, je t’emmène festoyer, ma belle enfant !” lança-t-il à Maeg, toujours dans l’air. Il marqua un temps pour lui décocher son plus beau sourire, plus beau encore que ceux qu’il avait sur scène, et ne résista pas à la taquiner : “À moins que tu veuilles porter mon nom à la prochaine lune.”

Assurément, heureux, il l’était.

Comment en étaient-ils arrivés là ? Ils étaient venus ici pour un dîner en amoureux et ils n'avaient même pas eu le temps de passer commande que Pépin avait des larmes coulant le long de ses joues et des paroles très dures pour lui-même. Comment pouvait-elle dire ce qui la gênait ? Si Maeg faisait comme son compagnon le lui demandait cela n'aboutirait qu'à lui faire encore plus de peine et le faire culpabiliser davantage, c'était bien là l'opposé de ce qu'elle voulait pour lui. Tout ce qu'elle voulait, elle, c'était de ne pas le perdre...

"Je voulais juste te faire plaisir..."

Elle était désarmée, elle ne savait plus quoi lui répondre. Que devait-elle dire pour qu'il aille mieux, pour que tout ceci passe ? Y avait-il seulement une chose à dire qui sècherait ses larmes et apaiserait son cœur ? Quel pouvait donc être cette formule magique miraculeuse ?

"Je t'aime tu sais. Bien sûr que je suis heureuse avec toi, que j'aime notre vie et que je souhaite me marier. Tu es trop dur avec toi-même. Je t'aime tout entier, avec tes qualités et tes défauts et si moi j'y arrive alors pourquoi tu ne pourrais pas t'aimer un peu plus toi aussi ?"

Sa main n'avait pas quitté celle de son amant et la douce caresse s'était mue peu à peu en une poigne solide. Elle ne le laisserai pas tomber, elle ne l'abandonnerait pas, même si cela signifia tomber avec lui au fond du précipice de ses tourments. Elle serai là, toujours là, auprès de lui... tant qu'il voudrait bien d'elle à ses côtés.
Elle relâcha petit à petit la pression sur sa main pour à nouveau caresser délicatement l'intérieur de la paume de son cher et tendre fiancé. Sa voix se fit de nouveau d'une infinie douceur et elle continua de lui sourire.

"Alors, dis-moi : qu'est-ce que tu veux manger ?"

[Sujet Archivé pour raison d'absence prolongée des deux protagonistes, en cas de retour, demandez à ce qu'il soit relancé]

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