[6 Allune] La croquemite et le bâtard

Il était une fois un 6 Allune 1100 au village de Lecroisé Information hors-RP : J'ai laissé une journée s'écouler entre leur dernière rencontre et celle-ci.
Information lancers de dés :

Lecroisé était un village particulièrement modeste. Le genre qui vivait plus des gens de passages que d'une population prospère...

Pour Ilclaste, cela n'avait pas vraiment d'importance. Il aimait les petits villages et celui-ci comportait une auberge tout à fait respectable à la bière potable, qu'on pouvait qualifier de bonne une fois accoutumé à sa saveur sans originalité.

Deux nuits s'étaient écoulées depuis qu'il avait abandonné la croquemite et la bucheronne au mange-corps, sans même se retourner à leurs insultes. Etaient-elles mortes ? Il savait que non. Un peu d'écoute lui avait fait percevoir une conversation où on évoquait de l'arrivé de la croquemite dans le village. Sans se l'avouer, la nouvelle l'avait rassuré, mais il n'avait pas cherché à la retrouver où à prendre de ses nouvelles.

Mais, puisqu'il rechignait toujours à prendre la route pour le Gravorn, qu'il retardait volontairement l'échéance, la croiser devenait de plus en plus probable. Et, ce soir, alors qu'il était attablé à l'auberge, il entendit la porte s'ouvrir et reconnu immédiatement la truffe touffu d'Aïka qu'il devinait suivi de prêt par une rainette aux yeux d'or.

Un coup de vent plus tard, la silhouette presque familière de Théa se dessinait à l'entrée. Il remarqua qu'elle semblait avoir bien meilleure mine que lorsqu'il l'avait trouvé dans la caverne et que... Assurément : elle avait pris un bain.

Se doutant bien qu'elle prendrait sûrement soin de l’éviter, le chasseur joua la carte du culot jusqu'au bout. Laissant échapper un sifflement, il attira l'attention de la chienne qu'il appela ensuite vivement d'une tape puissance sur sa cuisse, alors qu'il lançait un entrainant :

-Aïka ! Viens-là ma belle. Auquel il eu le plaisir de voir la bête régir en trottinant joyeusement vers lui.

Fourrant généreusement ses mains dans la fourrure fournie de l'animal, il lui flatta copieusement les flancs en prenant soin de n'apporter son attention qu'à la chienne, ignorant délibérément le regard orangé de la marloise qu'il devinait planté sur lui.

une fois qu'il eu terminé de saluer la bête comme si elle avait été la sienne, il consenti à relever les yeux vers Théa, et à la saluer :

-Théa... Quel plaisir de vous retrouver.

Entière, cela va s'en dire.

-J'vous offre une assiette ?

Proposa-t-il comme si, deux jours plus tôt il ne l'avait pas condamné à se faire dévorer par une bête de cauchemars.

Il était une fois un 6 Allune 1100 au village de Lecroisé Information hors-RP : Hum, je pense que si tu le souhaites, tu peux clore à ta prochaine réponse
Information lancers de dés :
Il y eu comme un flottement sur le visage de Théa. Aie. Il avait touché un point sensible. Y'avait-il un fiancé ? Franchement Ilclaste en doutait. Pas qu'il rejetait l'idée qu'elle puise plaire à quelqu'un, car elle avait plus de charme qu'elle semblait en avoir conscience, mais il n'imaginait pas la jeune femme infidèle.

Mais il voyait bien son regard fuyant... Alors c'était quoi ? Il avait peut-être un amant caché. Un homme qui refusait de se donner complètement à elle. Un connard de nommé qui ne voulait pas voir son nom raccrocher une Morte-branche à son arbre généalogique, surtout si le fruit de l'union pouvait pourrir sa sève de la croquemitie.

Alors qu'elle répondait un peu à la dérobée, le chasseur senti les non-dits sous-tendre ses paroles. La tentation d'en savoir plus était forte. Mais le chasseur connaissait les règles du jeu auquel il avait joué avec elle. Trop savoir c'était trop s'attacher. Et ils n'avaient partagé qu'une nuit, mémorable certes, mais qui devrait s'arrêter là. Le chasseur se savait incapable de lui en offrir plus. Alors il garda ses questions pour lui, se contentant d'être rassuré de ne pas avoir, inconsciemment, provoqué la colère d'autrui.

-ha ouiiii... Vos clients. Évidement, vos clients.

Sans en ajouter d'avantage. Il n'était pas dupe et il lui faisait comprendre, mais il laisserait ce jardin secret là à l'herboriste, ainsi ne s'attarda-t-il pas davantage sur le sujet et profita de la suite de la conversation pour rebondir à son tour, tout en servant à Théa une tasse de leur préparation matinale.  

-Faut que relève mes collets moi.

Quand à sa dernière remarque, elle lui arracha un rire franc. Bon sang : cette femme avait vraiment du répondant !

-Un mange-corps ? Naaaan. Pas moyen qu'vous en attirez un nouveau. Assura-t-il.

Puis il se pencha vers elle et lui glissa à l'oreille :

-Vous sentez trop bon pour les attirer.

Marquant un temps d'arrêt, il en profita pour déposer au creux de son cou un baiser fugace avant d'ajouter un taquin :

-Par contre... Les autres chasseurs... Là, j'dis pas ... Faudra faire attention, avec votre sourire z'allez les attirer comme des mouches.

Qu'il ponctua d'un clin d'oeil. Avant que son regard prenne un éclat plus grave, comme teinté du regret de ceux qui savant qu'ils laissent passer une opportunité en or.

Il laissa planer un silence au cours duquel il la dévisagea, avant d'ajouter un presque mélancolique :

-mouais... Comme des mouches. Avant de détourner le regard, pour le plonger dans la contemplation de sa tasse qu'il avala d'une traite. Puis, tout aussi soudainement, il se leva et annonça.

-Bon. Mes collets vont pas s'relever tout seuls et j'frai mieux d'y aller rapidos avant qu'on me pique mes prises...
Il lança un regard appuyé à la chienne qui mâchait le reste de carcasse qu'elle avait "chassé". Il décocha à la cueilleuse un sourire, sans pouvoir masquer l'empressement qu'il avait à vouloir prendre ses distances. Ne pas trop s'attacher, c'était la règle...

*T'es un ex taulard cannibale.*  
Se sermonna le chasseur en s'engouffrant dans les bois. Avant de se concentrer pour se rappeler du lieu où il avait posé de ses prises, pour occuper son esprit à autre chose qu'à ruminer.  

   
Théa se sentit soulagée qu'Ilclaste ne s'immisce pas dans son jardin privé, mais après tout, c'était lui qui avait instauré les règles de leur jeu. Elle était en droit d'attendre qu'il garde ses interrogations pour lui, quand lui-même refusait de répondre à la plupart de ses questions. La conversation dériva naturellement et aucun malaise ne perdura entre eux. Cela devenait une habitude. Théa rit tout bas lorsque le chasseur déposa un baiser dans son cou, pareil à des chatouilles agréables. Rien de plus. Rien de sérieux. Théa ne désirait rien d'autre que son amitié, et elle espérait qu'Ilclaste était sur la même longueur d'ondes. Pour cette raison, elle posa un regard interrogateur sur lui quand l'éclat de ses yeux s'assombrit, et quand son expression et sa voix devinrent presque mélancoliques. Sans réellement se l'avouer, Ilclaste désirait-il un peu plus que ce qu'il prétendait ?

Le trappeur coupa court aux réflexions de la croquemite en vidant d'une traite sa boisson chaude et en se redressant vite fait pour partir relever ses collets. Théa acquiesça d'un hochement de tête et le laissa partir sans un mot. Pendant ce temps, elle rassembla ses affaires, puis alla cueillir les plantes et les herbes dont elle avait parlé. Lorsqu'elle fit demi-tour et se rapprocha du campement, Ilclaste venait d'arriver. Théa sentit sa poitrine se gonfler d'un sentiment amer en observant le jeune homme tandis qu'elle remontait le sentier. Elle avait le cœur gros car elle savait qu'était venu le temps des adieux. Pour de vrai, cette fois. Elle demanda à Ilclaste si la chasse avait été bonne ; puis, elle lui offrit un sourire sincère et paisible, mais teinté d'une pointe de tristesse.

— Vous allez me manquer, déclara-t-elle comme un écho à leur conversation précédente. Elle, elle n'avait pas peur de l'avouer. Je vous souhaite bonne chance pour la suite.

Et comme le chasseur lui avait pris tout au long de cette aventure, elle laissa s'exprimer ses sentiments et ses émotions sans chercher à les nier ou les réfréner. Sans lui laisser le choix, elle l'enlaça dans ses bras pour lui dire au revoir et profiter une dernière fois de sa chaleur et de sa présence. Elle en profita pour lui glisser à l'oreille :

— Et si un jour vous changiez d'avis et si vous aviez envie de partager vos secrets avec quelqu'un.. eh bien... vous savez où j'habite.

Elle déposa un doux baiser sur sa joue, puis s'écarta en lui adressant un clin d’œil complice et un sourire amical. Elle prit une inspiration, se détourna de lui, siffla sa chienne et se mit en marche sans demander son reste Elle attendit d'être suffisamment éloignée pour se retourner et adresser un signe de la main à Ilclaste, afin qu'il ne voit pas que ses yeux étaient recouverts d'un voile humide.